Sébastopol

12 octobre 2015

Une photo piquée sur le blogue de Tonton... les liens sur la droite semblent fonctionner.

Dimanche matin.

Sur le blogue d'Isabelle... des photos du côté du Boulevard Sébastopol.

Oh, la, la y'a certainement tous les bons outils pour "bricoler"

Le lien du blogue d'Isabelle est sur la droite.

L.T.

P.S.: Messe, pas messe ? Y'en a bien une au village voisin mais à 09h00 et il est 09h00. Chez les cathos "vieille mode" la messe du dimanche est "obligatoire", autrefois on confessait même ses manquements. Théologiquement elle est "nécessaire" {Apparenté à nanciscor (« saisir ») ou à cedo, cedere, cessum : ne-cessum « qui ne cède pas ».}.

De l'extérieur on observera d'un œil amusé - sinon moqueur - le (très vague) sentiment de culpabilité du chrétien qui mange ses tartines plutôt que s'en aller au culte.

Pourtant on ne peut être membre d'une société sans participer à la vie de cette communauté. C'est pareil pour les votations, pour les réunions des Francs-Maçons, pour les clubs de foot, pour l'Union européenne, ou pour une manifestation de travailleurs,...

En écrivant ces évidentes âneries je pense bien évidemment à la "tradition". Pire: cette réflexion n'a pas cessé de chatouiller mes gentilles méninges. Un peu comme les "fourmis" démangent les fesses de celui qui reste assis trop longtemps sur sa chaise.

Comme la messe, la tradition temoigne de l'appartenance à un groupe, éventuellement à une ethnie, une "culture",...

Quand je fume ma pipe après le petit-déjeuner en attendant que mûrisse mon besoin de défécation, ça n'est pas une tradition, mais un rituel ou une habitude, peut-être une forme de thérapie à base de nicotine et de suggestions luminales (la fumée réveillant des mécanismes de ma musculature intestinale).

- Et boire du champagne le 31 décembre à minuit ?

- Ah, t'es réveillée ma Juju ? Tradition ou habitude ? Je ne sais pas. Piccadilly et les douze coups de Big Ben ? La Tour Eiffel qui s'illumine... comme le pont de Sydney ? Disons que ces "traditions" furent inventées récemment.

- Une tradition ça doit être vieux, mon Papy ?

- Il est vrai que quelques ethnies célèbrent ou célébraient les solstices en dansant autour d'un feu ou d'un alignement de gros cailloux. Vrai encore que le passage à l'An Nouveau, peu importe le calendrier et ses aspects artificiels, vrai donc que c'est la une tradition universelle (bien que les dates varient, répétons-le).

- Résumons, O mon Papy, une tradition c'est l'affaire d'un groupe (d'humains ou d'animaux ?), ça doit venir des temps lointains, et c'est la rencontre du sacré et du profane... Comme la soupe des Hanoiens car si des milliers mangent cette soupe matinale (ou vespérale) en solitaire, le cul sur un petit tabouret, le long d'un trottoir poussiéreux, à côté d'eux d'autres individus font de même.

- Oui, comme le Nouvel-An, on sait que le Monde entier sautille de joie heure après heure à mesure que la Terre tourne. Oui, comme lorsque je vais à la messe et que devant, derrière moi, d'autres disent :"Amen" à l'unisson.

- Dis, Dearest Dad, ne compliquerais-tu pas cette histoire de tradition ?

- N'est-ce pas là un de mes défauts ? Tu vois, en Chine et au Vietnam, l'intéressant n'est pas de visiter des monuments, des pagodes, des temples,... pas plus (en ce qui me concerne) de s'émerveiller devant la révolution architecturale de Shangai, Saigon, ... ces "condos" d'inspiration singapourienne, indispensables au logement de millions de personnes.

- L'arrière-pays, la campagne ?

- Oui, comme référence, un point de départ permettant d'identifier les "traditions" qui survivent aujourd'hui en ville. Car - deux choses - une: la population des villes se compose largement sinon majoritairement de migrants fuyant leur misérable province, deuxième : en Chine comme au Vietnam la Révolution communiste a épargné un certain nombre de traditions. Le "pourquoi" n'a plus beaucoup d'importance.

Boulevard Sebastopol, Paris, piqué sur le blogue d'Isabelle.

Faut-il approcher la tradition en réfléchissant à ce qu'est la modernité. Les opposer ne me traverse pas l'esprit. 7450-1 : Tradition et Modernité - L'Edifice. L'histoire comme témoignage de ce qui survit des temps anciens ?

QU'EST-CE QUE LA TRADITION ?

Une tradition désigne une pratique ou un savoir hérité du passé, répété de génération en génération. On attribue souvent aux traditions une origine ancestrale et une stabilité de contenu. Mais ces caractéristiques ne résistent pas à l'analyse.

L'historien Eric Hobsbawm a souligné, en 1983, l'ancienneté souvent faible des traditions nationales ou populaires (quelques dizaines d'années) et montré que leurs contenus pouvaient avoir subi des changements importants.

La notion de tradition comporterait donc une part d'illusion entretenue à des fins symboliques et normatives. En effet, les traditions ne sont surtout pas des routines quelconques (telles que se lever le matin et se coucher le soir), mais des savoirs ou des actes porteurs de valeur et de signification pour un groupe humain particulier.

L'étiquette « traditionnel » appliquée à des objets, des arts, des récits, des cérémonies, des rites de politesse, des croyances ou des recettes de cuisine, a le pouvoir de jeter un voile sur leur passé et de les instituer comme symboles auxquels s'identifier. En conséquence, pour de nombreux anthropologues, une tradition ne doit pas être traitée comme un héritage du passé, mais comme une pratique présente, par laquelle « nous choisissons ce par quoi nous nous déclarons déterminés », comme l'explique Jean Pouillon. Une tradition est, selon Gérard Lenclud, « un morceau de passé taillé à la mesure du présent ». Transmettre une tradition c'est, bien souvent, faire un choix présent. Culture et tradition - Sciences Humaines

Et que penser du métissage des traditions, à l'"heure" ou nous nous voyons envahis par des étrangers ? Je dis bien "nous nous voyons envahis", nous ne le sommes pas. Pareillement une modernité venue d'ailleurs bouscule la Chine, le Vietnam (par exemple).

Il est si difficile d'authentifier une tradition, d'en figer l'image, qu'on peut se demander si la "tradition" ne contient pas elle-même le germe de la modernité ou du "progrès". En somme en répétant des gestes, parfois des cérémonies, des fêtes, on consolide ses bases pour oser innover, avancer.

Parce qu'enfin, comme expliquer un si fort attachement à certaines traditions ? C'est parce que nos institutions sont solides, peu mouvantes, qu'on se lance dans un projet.