Vendredi 15 décembre, Une histoire qui ne tient pas debout

Vendredi 15 décembre,

(Destruction de vieux billets pour faire de la place, suivant ainsi les recommandations de mon aubergiste. C'est bien d'apprendre à disparaître). 

Une histoire qui ne tient pas debout

... (5.12.23). J'écris trop mal. Je détruis souvent des pages (en plus de mes vieux billets).
Aujourd'hui j'observe des choses qui me dépassent comme une maison détruite, mille maisons détruites. Je vois (pas besoin d'imaginer) un homme, une femme devant les ruines de l'endroit où il, elle habitait.
Qui n'a pas perdu sa maison, qui ne l'a pas vue délabrée ne peut partager la peine de ces gens.

Oui, ces temps j'ai de "petits problèmes" qui m'angoissent *. les garder pour soi tout en les évoquant c'est... n'est-ce pas de l'hypocrisie ?  Ou une forme de masochisme, de chialerie ?

Je ne sais plus écrire.

* L'importance d'un problème n'a pas souvent de relations objectives avec l'angoisse ressentie. 

...

          C'était lundi 4 décembre, pas loin donc, et il n'existe aucun lien avec ce qui      précède et ce qui suit: Le lundi "la mini-planète Tobler" 🤪 sait bien que je passe l'aspirateur et que ...

..... je sors éliminer nos déchets recyclables aux endroits prévus pour.

Je sors par derrière c'est à dire sans longer la rue principale (dite route de Riaz) qui mène au quartier moderne des Centres commerciaux. Faut ramener l'échelle à une ville de + ou - 30'000 habitants, nous ne sommes pas à Lyon, Montréal ou Bruxelles. Ici c'est du "tout à pieds".

J'aime bien "passer par derrière" et c'est d'ailleurs le chemin qui mène aux points d'élimination des déchets, le verre, l'alu, le PET, le plastique, "organiques", papier, carton,...

Me voilà à hauteur du conteneur où l'on jette (en vrac *) les bouteilles et autres bocaux en verre sans leur couvercle en fer-blanc ! 

* En vrac : pas de tri entre le verre vert, le verre brun ou le verre blanc.

Soudain j'entends derrière moi un bruit mou. Qu'est-ce qu'un bruit mou ? Un bruit mou c'est quelqu'un qui tombe sur un sol enneigé et glacé.

        Je me retourne. Un homme est à terre ou plutôt étalé sur une large portion de neige glacée. Il tente péniblement de se relever. Un vieillard comme moi, peut-être plus âgé. Plus gros aussi et, à l'œil, je dirais 1 mètre 80, 90 kilos.
- Rien de cassé.
- Non, non.

Mon sac déposé, je m'approche, lui tends les bras qu'il saisit, je tire autant que possible.
Demi-échec : il a juste pu relever une jambe et le voilà maintenant tel un chevalier genou (1) à terre, l'autre en flexion *

* Je mets une image pour qu'on comprenne bien sa position à ce moment.

Un genou à terre l'autre en flexion: 

... Vous voyez ? Et moi devant comme le prêtre qui bénit un chevalier peu avant la bataille d'Azincourt.

... Vous voyez ? Je crois que oui. À ce moment là une idée traverse mon esprit non faux, déjà qu'imaginer une idée traversant votre esprit ça évoque des images terribles.

        Non, ce ne fut pas une "idée" mais un réflexe, un geste irréfléchi. Je me retourne, là devant lui, enfin plus devant puisque je lui tourne le dos. Mon Dieu, quand l'y repense, et si cet homme était un (prêtre) défroqué !  

Je m'accroupis.  
- Mettez les mains sur mes épaules.
Il s'exécute.
- Tenez bon.  
Je me soulève poussant de toutes forces sur mes jambes. Il est debout ! Sauvé, il titube, assure ses pas, il tient debout. Sur la route deux voitures ont ralenti et observent. Épatés les conducteurs.

D'où m'est venu ce réflexe ? Je n'avais jamais relevé une personne à terre de cette manière. Comment mon cerveau a-t-il agi avec une pareille rapidité et intelligence ? Deux vieux qui s'entraident, n'est-ce pas joli ?

Bonne fin de semaine,

L.T.