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Au gré de la plume
21 novembre 2023

Mardi 21 novembre, En finir....

Mardi 21 novembre,

 

"En finir avec les idées fausses sur la langue française"

7 % de la population adulte âgée de 18 à 65 ans ayant été scolarisée en France est en situation d’illettrisme, soit 2 500 000 personnes en métropole.

Qui sont-elles ?

Sur ces 2 500 000 personnes en situation d’illettrisme :

  • La moitié a plus de 45 ans. Attention aux idées reçues qui limitent ce phénomène aux classes d’âge les plus jeunes alors que les difficultés augmentent avec l’âge.
  • Plus de la moitié exerce une activité professionnelle. La lutte contre l’illettrisme touche donc de très près le monde du travail, de l'entreprise.
  • 71 % d’entre elles parlaient uniquement le français à la maison à l’âge de 5 ans. Attention aux idées reçues qui assimilent illettrisme et immigration.

Où vivent-elles ?

(Une fois encore) il vaudrait mieux que je me taise. Mon "Vieux Frère " m'avait laissé sur la table de la salle à manger un petit livre, lors de notre séjour chez eux (en leur absence). Nous tenions compagnie à leur chatte Zoé.

Mon Vieux Frère est un homme instruit et réfléchi. Il ne manque pas souvent mes "fautes' (orthographe et grammaire) et je lui en suis reconnaissant bien que manifestant peu cette reconnaissance.

Le commentaire (dessous/ Cairn/fr) le souligne bien: " En finir avec..." c'est prétentieux et illusoire. Quand vous lancez une recherche en commençant par "En finir avec..." vous tombez sur une grande liste "d'en finir avec..." selon qui vous suivez avec "le", "la", "les", "l'".... on n'en finit jamais, même Hitler, qui avait mis les grands moyens a échoué .  

Bon l'auteur de ce pamphlet (Mederic Basquet-Cyrus *) le reconnaît... plus loin son titre est provocateur.

* Médéric Gasquet-Cyrus est maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille (département des Sciences du Langage), où il enseigne avec passion la linguistique en licence, master et doctorat, en essayant de transmettre aux étudiant.es son amour du langage et des langues. Chercheur au Laboratoire Parole et Langage (CNRS), il est également l'auteur de nombreuses publications scientifiques (articles, chapitres, ouvrages.) et donne des conférences dans le monde entier. Mais ce « fada » de travail est aussi, selon les moments de l'année, éditeur, comédien, auteur, animateur. Spécialiste incontesté du « marseillais », il est l'auteur d'ouvrages de référence comme Le marseillais pour les Nuls (First), Le marseillais de poche (Assimil), et a dirigé l'édition du Dictionnaire du marseillais de l'Académie de Marseille. Depuis 20 ans, il anime sur France Bleu Provence la chronique culte « Dites-le en marseillais » dans laquelle chaque matin, en deux minutes, il explique un mot, une expression ou raconte le monde « en marseillais ». Il est aussi animateur de l'émission musicale « L'Aïolive » et des matchs de l'OM, et a réalisé quatre séries pour les Ateliers de Création radiophonique de Radio France (Une partie de pétanque, Vive les boules !, Les accents du Sud, Marseille chante). Evidemment, il est né à Marseille !

https://www.lecteurs.com/auteur/mederic-gasquet-cyrus/3103407

Rien ne finit jamais. 

En préambule l'auteur de cet excellent et enrichissant ouvrage parle des centaines de millions de francophones à travers le monde. Voila comment on bascule bêtement en politique. Mélanger l'usage supposé du français au quotidien et le vague intérêt de certains pays pour la francophonie c'est de la branlette parisienne ou plutôt marseillaise dans ce cas.

Pourquoi me suis-je énervé en lisant cet ouvrage ? Je crois que j'étais déjà énervé avant par je ne sais quoi. En effet j'avais emporté ce petit livre à Berlin. Il m'occupait entre deux. Et j'ai vite compris que ce monsieur faisait plus dans la "sociolinguistique" que dans la linguistique. Il avait envie de tomber sur certains intellos, il donne deux trois noms.

Donc le bonhomme tire à la grenaille, parfois, disais-je, on a droit au nom du visé, du vilain puriste constipé. On est d'accord un pamphlet c'est pour susciter la discussion, la polémique. J'ai essayé d'entrer dans son œil. En ce qui le concerne faudrait mieux parler d'oreille.

J'aurais préféré trouver une définition de "la langue française". Parce que justement ... langue c'est du parler et que les deux tiers de l'ouvrage "parle" de l'écrit.

C'est encore vrai le "français" (oublions si c'est le parler ou l'écrit) n'appartient pas à une Académie, pas plus à ses ardents défenseurs québécois, mais encore moins aux baragouineurs des banlieues. Je crois (ou j'ai envie de croire) que le français appartient à son histoire... sans pouvoir définir une "date de commencement". 

 Francophonie — Wikipédia

L’avenir réside dans l’Afrique  
Selon les statistiques de l’OIF, en 2010, la moitié des 220 millions $ de locuteurs français dans le monde vivaient en Afrique et au Moyen-Orient et environ 40 % d’entre eux, résidaient en Europe. L’Amérique en comptait 7 %. L’Asie et en Océanie, c’était 1 %. L’organisation prévoit qu’il y aura 700 millions de francophones en 2050, dont 85 % sur le continent africain. «La langue française continuerait à être l’une des grandes langues de communication mondiale», commente M. Duhaime.
 
«L’avenir démographique de la francophonie reposera de plus en plus sur l’Afrique, et sera donc lié à des contextes nationaux davantage multilingues», peut-on lire sur le site internet de l’OIF. «Cette forte poussée démographique du continent africain, qui va devenir dans 30 ans le continent le plus jeune» est porteuse d’espoir pour la langue française, fait valoir le numéro deux de l’organisation. «Mais cela est tout conditionnel au développement de l’Afrique», en matière d’éducation et de scolarisation, ce qui «est loin d’être un objectif atteint».
 
Mais encore, «le français n’est pas leur langue maternelle» de ces pays. C’est plutôt une langue «qui a été choisie au lendemain de la période coloniale comme langue d’unité». Et «s’ils ne voient pas que cette langue crée de l’emploi, crée de la richesse» ou s’ils considèrent qu’elle «n’est plus une grande langue internationale», certains pays pourraient faire un choix différent, avec des conséquences sur le nombre de locuteurs français à l’avenir. 

Régression de l’usage du français dans les ins 

Au mieux 100 millions de francophones au quotidien. 

Le français progresse en Afrique mais il décline en Europe

On imaginait la Françafrique dans la tête des politciciens. Mais non ou pas que. Elle est aussi dans l'imaginaire d'un club d'intellectuels qui se la pètent (show off).

Ceci, la régression du français dans le monde, n'est pas le sujet de l'ouvrage de ce sympathique monsieur. Mais quand même son préambule en déprécie la valeur.  

On n'en finira jamais avec les "Fausses Idées sur...".

En effet :

La langue française n'est pas en expansion.  

Le nombre de francophones-au-quotidien ne dépasse pas 100 millions.

 

Carte

...011537406

1Le petit (158 pages) ouvrage de Médéric Gasquet-Cyrus (MGC) se donne pour objectif de démonter quelques stéréotypes et clichés plus ou moins éculés concernant la langue française (précisément, 39 notices, de longueurs diverses). On ne peut que saluer la récurrence, relativement récente mais désormais assez régulière, d’ouvrages rectificateurs en direction d’un public plus ou moins vaste, en tous cas dépassant les seuls spécialistes de (socio) linguistique. MGC rejoint ainsi un club de moins en moins restreint, qui comporte, pour les ouvrages les plus récents, les auteurs Christophe Benzitoun, Maria Candea & Laelia Veron, Arnaud Hoedt & Jérôme Piron [les titres,… – ces deux derniers ouvrages abondamment cités par MGC. Je vois la récurrence de cette veine éditoriale d’un œil très positif, car elle signifie à la fois que les linguistes assument mieux désormais la responsabilité de la vulgarisation, et que les éditeurs acceptent de diffuser de vrais travaux sur la langue en direction du grand public, plutôt que les seules déplorations-lamentations de puristes sur la-langue-française-qui-fout-le-camp.

2Le livre de MGC s’organise en 3 parties, partant chacune d’une douzaine d’affirmations sur le français, plus ou moins fantaisistes. Les 11 notices de la première partie (« Le français en danger ») concernent les menaces qui pèseraient aujourd’hui sur le français, depuis toujours assiégé : l’invasion par l’anglais ou l’arabe, le péril mortel que serait l’écriture inclusive, l’accent des banlieues, ou encore la pauvreté du lexique des jeunes… La deuxième partie s’intitule « Le français est une langue pure et unique » (notices de 12 à 25). Il y est traité des idées de clarté, de beauté, de logique, de génie, d’unicité (voire de supériorité), vertus qui seraient intrinsèques à la langue française, à quoi s’ajoute l’évocation de quelques poncifs comme l’expression « langue de Molière » ou l’idée que c’est en Touraine que se parle le meilleur français. Cette partie évoque aussi la diversité linguistique de la France et celle des français à travers le monde, qui fait que cette langue n’est vraiment pas la propriété exclusive des Français, ou encore les prétendus mélanges que seraient les créoles. Quant à la troisième partie (14 notices), elle concerne les normes comme garant du « bien parler », avec des réflexions sur le fait d’avoir un « accent » (ou croire ne pas en avoir un), sur la capacité de l’Académie Française à édicter des règles, sur la fétichisation des dictionnaires, ou encore sur la prise en compte de la place des femmes, à la fois à travers le rejet de noms féminins comme autrice, et sur la fameuse règle du « masculin qui l’emporte sur le féminin ». Enfin, la notice 39 (« La langue française est belle » – ce qui n’est pas un mythe, mais « pas une vérité non plus ») peut faire office de conclusion car, un peu plus développée que les 38 précédentes, elle synthétise plusieurs des thèmes déjà visités.

3On l’aura compris, mission accomplie pour MGC, et réussie, grâce à une écriture alerte et teintée d’humour, en plus d’une solide maîtrise des connaissances en sociolinguistique, en histoire de la langue et en linguistique générale et française. L’argumentation, pour revêtir un ton léger, n’en est pas moins serrée (ce qui n’est jamais le cas chez les déclinistes qui se disent amoureux du français), et les références en notes sont efficaces sans être en nombre excessif.

4On peut certes se demander si cet ouvrage diffère de ceux de ses prédécesseurs. Ils ont évidemment un air de famille, mais chacun apporte sa propre touche, et j’ai apprécié l’engagement nettement politique (au-delà du fait qu’il est difficile de parler de sociolinguistique sans ancrage politique), soulignant par exemple la connivence entre posture réactionnaire en matière de langue et options politiques qui, participant de la réécriture du roman national, tissent étroitement le culte du monolinguisme et le nationalisme. Reste quand même une question, concernant l’objectif recherché dans ces ouvrages démythifiants : « en finir », comme le souhaiterait le titre ? Y a-t-il la moindre chance que ces ouvrages suffisent à bouleverser les effets de siècles d’idéologies si profondément ancrées ? Leur lectorat atteint-il bien celui qui a le plus à y apprendre ? Bien sûr, ce déminage est indispensable et il faut poursuivre dans cette lignée qui nous incombe, tout en restant réalistes quant à leur impact sans doute limité. Et puis, il faut continuer à diversifier les supports, ce dont nous venons d’avoir deux exemples très différents : le gros ouvrage très détaillé de Launey (2023), et le Petit Tract des Linguistes atterrées (2023).

Médéric Gasquet-Cyrus. En finir avec les idées fausses sur la langue française Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, 2023, 160 p. | Cairn.info

 Brouillon encore une fois ce billet, bah... + un clin d'œil à mes amis du Québec qui connaissent bien mieux ce sujet.

Bonne journée,

L.T.

 

 

 

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