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Au gré de la plume
26 décembre 2021

Les inférieur-e-s, saison 1, épisode 2/5

Les inférieur-e-s, saison 1, épisode 2/5,

Avant propos: en me lançant dans cette histoire je souhaitais aborder différents sujets mais sans "faire long":

- les dégâts mentaux de la sénilité. Ce sujet est à la mode. "The Father" est un bon exemple.

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Le célèbre Hannibal Lecter en pleine démence sénile, c'est pas mal.
De leur côté les politiciens travaillent sur la manière de soutenir les "proches accompagnants".

J'aurais pu accorder plus de place à l'évolution de la maladie au fil des ans ou des mois, aux ressentis de ces accompagnants, parfois à leur culpabilité (ou ce qu'ils imaginent en être). Leur fatigue.

Sans être atteints de démence sénile "nous les vieux" nous vivons sous le regard des générations suivantes... avant de survivre sous leur joug. D'une certaine manière nous apprenons le prix d'une déconnexion.
Oui, certaines personnes âgées résistent ou imaginent qu'elles résistent. Pour le moins elles sont "sur la défensive". N'oublions pas que nous, retraités d'aujourd'hui, nous sommes les chanceux,  nous touchons encore nos retraites, ceux qui arrivent derrière auront-ils la même CHANCE ? 

- Le délabrement physique. Ici encore une fois certain-e-s résistent et nous rêvent un marathon, non je parle du gros des vieux. Je ne crois pas très intéressant de s'étendre sur les fuites d'en-bas, sur le bavotement ou les ronflements insupportables, sur l'addiction à la médecine de quelques-uns, non. Raconter le pipi, l'odeur si typique des vieilles peaux, non, pas plus leur amour des docteurs et autres gourous. 

 https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/sorties-de-films/the-father-le-film-double-oscarise-de-florian-zeller-examine-de-l-interieur-la-maladie-d-alzheimer_4634905.html

- Quant à la vie sexuelle des plus de septante ans, je veux dire "entre eux" pas des histoires de  vieillards qui vont aux putes et/ou au salon de massage, non, je me suis interrogé sur l'aspect esthétique essentiellement: un bedonneux qui (s')écrabouille (sur) sa partenaire ridée de partout, seuls de coquins caricaturistes en font ou en ont fait une planche, rarement on voit ça dans un film ou dans un roman.

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Notons qu'il existe bien évidemment des milliers de vidéos montrant ces accouplements gériatriques sur les sites pornographiques, y'a des clients pour ça. 

Donc l'esthétique. Du coup j'ai pensé à Don Quichotte et à sa Dulcinée du Toboso. Ceux qui se souviennent du roman de Cervantes, il y en a-t-il, souriront en retrouvant l'image que se fait le vieux Quichotte d'une paysanne plutôt laide et bien ronde.

...https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9nilit%C3%A9_(roman)

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... N'oublions pas qu'en 2020 en pleine pandémie un courant s'est affirmé en proposant rien de moins que de laisser crever les vieux du virus.

Beaucoup n'ont pas réagi mais pensé: - Après tout pourquoi pas.
Ces gens, plus nombreux qu'on l'imaginerait, ont réussi à faire abstraction de l'agonie aux soins intensifs, de la souffrance précédant le "going out". Qu'on liquide les vieux je trouve ça négociable mais pas dans la torture.
L'histoire qui suit est une fiction. 

La Cigogne

 

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    Justine était arrivée en avance, c'est à dire avant l'heure convenue. Si Arturo possédait bien la politesse des roturiers suisses, ses origines tessinoises en tempéraient le trop, ou le trot. En attendant le garçon indien (?) l'avait placée à une table-pour-deux proche de la grande fenêtre du restaurant et qui donnait, la fenêtre, sur la rue du Mont-Blanc. De là elle ne pourrait le manquer.

     Arturo avait suggéré midi, elle avait répondu "midi".
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                                                                             C'est lui qui avait fait la réservation à la Cigogne.

- Une qui donne sur la place (de Longemalle *).

- Un lit double ? Très bien Monsieur Tobler.

Il avait préféré faire tout ça par téléphone. Le numéro de sa carte de crédit, son nom, son adresse, le "pass Covid" ? - Nous n'en avons plus besoin, Monsieur, lui répondît le réceptionniste ...

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    A sa table-pour-deux Justine ne s'impatientait pas. Combien de fois l'avait-elle attendu, autrefois, chez elle route de Loex quand elle habitait encore à Onex **, en fin de journée, ou très tôt le matin; s'il n'arrivait pas à temps pour une rapide emmêlée sous la couette elle lui préparait des tartines et un Thermos de café avant de filer au travail.


Ou alors les jeudis vers dix-sept heures au Creux de Genthod, au bord du lac, leur coin secret.
Plus tard quand elle déménagea du côté de Chêne elle apprit à ne plus l'attendre, en commençant par moins l'attendre. Il arrivait qu'elle s'offre un mythique (Meetic *****) coup-d'un-soir pour se détendre. Justine avait de la fidélité une "certaine idée" qui s'accommodait avec le poids d'un corps étranger sur le sien. En plus, être fidèle à un absent ! 

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Leur histoire, leur affaire ressemblait alors - en bien moins sophistiquée et sans littérature - à celle de Cohen dans sa "Belle du Seigneur" ***, mais à l'envers, ce n'était pas Justine qui trompait son mari, mais Arturo sa femme, et si l'Ariane de Cohen n'avait pas d'enfant, lui en avait un, un garçon.
Côté romantisme par contre rien à envier à Solal et Ariane. Dans les deux "cas" ... un hymne à la campagne genevoise et aux rives de son lac.

Contrairement à l'idée qu'on a de Genève, ville internationale, le canton est plein de villages charmants, Albert Cohen les connaissait tous, un bon vin sans prétention, des cultures maraîchères surprenantes par leurs étendues et leurs variétés. Des villages avec des auberges. 


Alors attendre elle connaissait. L'attente amoureuse ressemble à une forme de masochisme.

    Le menu du restaurant de la rue du Mont-Blanc est unique: Petite salade mêlée, souvent avec de la chicorée, entrecôte café de Paris + frites, tranche d'ananas au kirsch pour dessert + une petite cerise sur la tranche d'ananas dans le trou bien rond.
L'ananas et la cerise sont "de la boîte", autrement dit de la conserve. L'ananas en boîte, comme la cerise, a une saveur particulière, celle de l'enfance lointaine, quand les ananas frais ne s'achetaient que chez des primeurs et trois fois plus chers que ceux en conserve des nouveaux supermarchés, le bio d'autrefois quoi.

Pour la cerise c'est différent. Tous les enfants d'ici ont goûté aux cerises fraîches, mais celles que dépose le cuisinier sous-chef sur la tranche d'ananas est confite "malgré elle" par le temps vécu dans son jus sucré.
Ainsi le kirsch, la tranche d'ananas et la cerise s'associent harmonieusement quoique puissent en dire ou penser les promoteurs d'une cuisine ou d'une pâtisserie de ce vingt-et-unième siècle en Europe occidentale et les présentateurs Top Chef & Cie des télévisions. De semaine en semaine ces gens nous trompent. Les "amis du terroir" sont des comédiens, des guignols. Les promoteurs du bio des menteurs. Les producteurs de shows cuisine-patisserie des sans-vergogne. Quant aux téléspectateurs l'entonnoir ils ne se le mettent pas sur la tête mais entre les fesses ! 

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Le Café de Paris. L'endroit s'est fait une durable réputation dans cette "Genève internationale", celle des grandes affaires et celle de la diplomatie, et pour une raison simple: l'entrecôte de bœuf est le seul et unique menu.
En somme c'est un peu le McDo de luxe qui garantit l'absence de cochon et de saindoux **** dans la cuisson.

Les tables mélangent, de manières caricaturales, aussi bien des banquiers juifs ou huguenots et leurs clients arabes ou russes que de charmantes jeunes femmes voilées certaines qu'on ne leur volera pas leurs sacs pleins des belles choses achetées dans les boutiques de la rue du Rhône ou celle de Rive... et qu'elles ne mangeront pas du cochon sans le savoir. Parfois des Japonaises souriantes aux jambes arquées, tenant dans leur main un guide touristique.

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     Le concierge saisit le sac de voyage.
- C'est au deuxième, une de nos meilleures chambres. Les affaires reprennent doucement.

Justine et Arturo le suivirent. Dans l'ascenseur il lui pinça les fesses. Le concierge s'en aperçut.


Seuls, les vieux amants échangèrent un sourire.
- On fait comme convenu ?
L'un l'autre bandèrent leur yeux d'un foulard, Justine les avait choisis pour l'occasion dans une jolie boutique d'Annemasse, en France voisine. 

- Personne ne triche.
- Personne ne triche ! 

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Le lit engloutit leurs corps, il remonta haut les draps pour ne pas prendre froid.
Le vin blanc de l'apéro, le rouge de l'entrecôte, le kirsch de l'ananas.
The Lady and her knight were impatiently pawing.
Fire at will.
Be brave my Lord.
I will do my best, O My Sweet Lady. Let me bow to your knees.
In between, please.

Damned ! L'Arquebusier pointa son arme, soutenue par une Fourche bien ouverte, il tira. Le coup partit vite. Le recul fit basculer le guerrier sur le dos.
Ni feu ni fumée, rien, se trompe le proverbe,

que les petits bruits de Justine encore toute remuée par la brusquerie du tir.
Pour des vieux ils n'avaient pas mis long.
Du propre en ordre compte tenu de l'âge des combattants. 

( - Calma, Rocinante murmura Alonso Quijano)


Les yeux, mieux les bander.
Elle 75, lui 77 ans.

Le nez, c'est bien connu les vieilles personnes émettent une odeur particulière quel que soit le soin porté à leur hygiène. Car, Mesdames et Messieurs, le soin se porte.

Quant au goût fallait éviter de trop se lécher ou de s'embrasser ici ou là, les seins quand même, oui. Justine restait fière de ses mamelles, et avec raison. Lui aussi aimait qu'on lui suce son téton. 

- Mon cul a fondu, pas mes seins, touche... tout, pas que le bout. 


Avec l'âge tuyauteries et joints peuvent présenter certaines défaillances. Des cinq sens ils ne pouvaient donc n'en user que deux sans trop de risques, jouir à l'écoute de mots tendres et menteurs, jouir de la douceur des mains, leur sensibilité résiste mieux au temps.
 Deux sur cinq, quoi.
- C'est ma note ?

-  Non, rit-elle.
Légèrement assoupis ils en revinrent aux mains, oublièrent les mots menteurs.
La nuit tomba. Dans le coin de la chambre Don Quichotte ricane pendant que Rossinante dévore une malheureuse plante décorative sans se douter qu'elle était artificielle.

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* Place de Longemalle: 

En 1278, l'évêque Robert de Genève acheta de Simon, évêque d'Aoste, au prix de 300 livres genevoises, la maison dite Longimala. Elle était destinée à son usage particulier et à celui de ses successeurs dans la dignité épiscopale. Il acheta en même temps les vergers et les bâtiments y attenant. C'est cette maison épiscopale qui a donné son nom à la place.

 

En 1746; on éleva, pour le marché aux grains, du côté des rues Basses, le bâtiment la Grenette, actuellement démoli.
A l'autre extrémité, côté lac, se trouvait le port au bois qui subsista de 1678 à 1835.

La belle fontaine a été érigée en 1773.

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* * Onex, Canton de Genève :

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Onex_(canton_de_Gen%C3%A8ve)

 

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*** Belle du Seigneur: "Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d'eux seuls préoccupés, goûtaient l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d'être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s'admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car elle le regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu'ils étaient amoureux, et elle avait alors un impalpable rire tremblé, voilà, oui, c'était cela, amoureux, et il lui murmurait qu'il se mourait de baiser et bénir les longs cils recourbés, mais non pas ici, plus tard, lorsqu'ils seraient seuls, et alors elle murmurait qu'ils avaient toute la vie, et soudain elle avait peur de lui avoir déplu, trop sûre d'elle, mais non, ô bonheur, il lui souriait et contre lui la gardait et murmurait que tous les soirs ils se verraient."
Ariane devant son seigneur, son maître, son aimé Solal, tous deux entourés d'une foule de comparses : ce roman n'est rien de moins que le chef-d'œuvre de la littérature amoureuse de notre époque..
." ...https://fr.wikipedia.org/wiki/Belle_du_Seigneur_(film


**** Le saindoux:

 
 

***** Meetic:   https://fr.meetic.ch/unlogged/landing/?gclid=EAIaIQobChMIlZiakvf-8wIVx-F3Ch2meABmEAAYASAAEgIjQ_D_BwE&mtcmk=898265   

     Drôle d'histoire. Voyons en l'origine:


Elle, ah, oui elle avait tenu au-delà de la raison et de ses forces. La maladie de son compagnon progressait. Qu'était-ce "exactement" ? Une forme de démence sénile cousine d'Alzheimer.
Cet amour de vieillesse, comme elle le qualifiait avec tendresse, elle avait voulu l'accompagner aussi loin que possible. Promesse tenue. Maintenant Justine en était encore à ruminer sur sa "trahison" et à résister à un sentiment de culpabilité. Coupable de quoi, de rien. Son gentil compagnon l'appelait parfois "maman", d'autres:"C'EST TOI !".  Le trahir en le délestant dans un établissement médico-social où de gentilles dames prenaient désormais soin de le torcher, de l'habiller, de calmer ses fureurs soudaines et ses angoisses,... se sentir coupable de ne pas avoir tenu un mois de plus ?

Se sentir coupable d'être ici dans cet hôtel avec un autre, certainement pas. Quoique, il existe un étrange sentiment chez les presque veuves, moins chez les veufs.

Lui, Arturo, était revenu en Suisse après trois décennies passées à Montevideo en Amérique du Sud. Entre temps il avait divorcé. Son fils vivait sa vie au Canada.

Justine, au bout de ses réserves, avait trouvé plus vite que prévu une place pour son gentil compagnon, une place dans un établissement médico-social. Merci virus.

Justine et Arturo s'étaient eux retrouvés sur la Toile au début 2000, une décennie avant le rapatriement de ce dernier. Un hasard qui n'en était pas un. Depuis ils échangeaient des messages aux contenus très variés.  Au fil ou au gré des mois ils partageaient leurs soucis, leurs joies, leurs frustrations, amicalement avec en bonus quelques fantasmes.

En ce début des années 2000 elle vivait mal, encore seule après l´abandon d'un amant, un autre, qu'elle avait quand même fini par remplacer après quelques chevauchées avec des presque inconnus.

Enfin pour Justine, au début de ces retrouvailles virtuelles, parler de frustrations ne serait pas précisément exact. Elle approchait de sa retraite professionnelle, s'inquiétait de sa vie de femme "célibataire", peu résignée à une abstinence sexuelle et sentimentale. Elle s'était faite une devise: ne pas mourir conne. Et s'en était donnée à cœur et à cul-joie entre ses deux derniers concubins, celui qui l'avait délaissée et le joueur d´harmonica qui bientôt s'installerait chez elle. 

Quand elle se mit avec ce 
dernier c'était pour mêler tendresse et sensualité, sans méchant coup d'étrier dans le cœur. Comment aurait-elle pu se douter qu'une cruelle maladie entraînerait son gentil compagnon sur le chemin de la démence, et si vite. 


Pour Arturo il vaudrait mieux considérer non pas une frustration mais une vilaine et empoisonnante amertume, sa carrière professionnelle s'était achevée malheureusement comme sa vie conjugale.
Il aurait voulu entreprendre des choses. Pfffff. l'Amérique l'avait cuit.

Doucement Arturo s'arrangeait de son inutilité et de sa solitude de vieillard en putréfaction.

La suite. Justine, ré-accouplée, prit soin de son amour de vieillesse, un homme gentil et fou d'elle comme déjà écrit plus avant. Un musicien à ses heures, guitare et harmonica. 

Arturo s'apprêtait à revenir en Suisse. Alors !

Elle à Genève, lui au Tessin, pas loin du nouveau chantier sous le Gothard. Il avait choisi son coin de terre natale. Le riz, les citrons et les oliviers poussent par ici. 


Jamais Justine ou Arturo n'avouerait avoir calculé leur retrouvaille à la Cigogne, imaginée oui et quand j'écris "imaginée" je veux bien dire "imaginée", hum. 

Ni l'un ni l'autre n'était dupe, et surtout nul ne souhaitait bouleverser son quotidien. Plus maintenant, à leurs âges, à leurs âges, à leurs âges. Mais ce mélange de frustration, de manque, de désir et d'interdit, de mains sur la peau, aussi la longueur des jours, la révolte contre le vieillissement et l'humiliation des corps. La solitude des nuits.

     D'où les foulards sur les yeux. Ce qu'ils firent dans ce lit de cet hôtel de la Place Longemalle ? Aucune importance. Arturo était "du genre" fétichiste, de jolies culottes en dentelles ou en soie, le jeu et la chandelle qui coule, la mèche pincée de deux doigts ou la flamme soufflée du bout des lèvres, la cire chaude et parfumée.
Elle, Justine, plus directe, une culotte est faite pour être enlevée, ôtée sans perdre de temps. Ils s'accommodèrent de leurs différences.

Au matin ils descendirent à la salle du petit déjeuner. Buffet copieux.
La nuit et dans la nuit l'une, l'autre s'était enfui à la salle de bain pour se rafraîchir et revêtir elle une nuisette très décente, lui un bas de pyjama ordinaire. Ils s'étaient aussi brossé les dents. 

- Alors ?

- On verra, je ne sais pas.

Et ils se quittèrent. Justine pris le tram et ensuite un bus pour se rendre dans l'établissement où vivaient désormais son malheureux compagnon, ses peluches et ses harmonicas. Arturo remonta vers la gare Cornavin. Dans son tram Justine reçut un appel téléphonique. Son compagnon venait d'être transféré en urgence dans un hôpital psychiatrique suite à une crise d'agressivité. A son SMS Arturo repondit: Je ne suis pas loin, le train va entrer dans le tunnel.

 

Bon dimanche, une suite est possible.

L.T.

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