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Au gré de la plume
26 juillet 2018

Mercredi...

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L.T.

P.S.: il arrive que Dulcinée se moque (+ ou -) gentiment quand je parle à mes animaux flottants

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 (Juju, Dinkounet, Gossip, Bushinet, Rex... les autres ne sont pas rentrés de leur voyage en Australie). Elle se moque particulièrement quand je suis à la salle de bain, porte fermée don. 

Bizarre un bonhomme qui parle en déféquant. 

En d'autres occasions ou en autres lieux * c'est moins surprenant. Aujourd'hui on voit des gens marcher en parlant, ils téléphonent ! Dans les transports publics, au restaurant, en conduisant leur voiture,... Hier vous passiez pour un vieux débile marmonneur,  maintenant... vous n'êtes qu'un ennuyant personnage qui partage sans gré ses conversations, et quelles conversations ! 

* Lieu: Du lat. locus « lieu, place, endroit », servant à traduire le gr. τ ο ́ π ο ς, dont il a pris les sens techn. « endroit d'un ouvrage », terme de rhét. loci communes « lieux communs », v. Ern.-Meillet. CRNTL.

Je....découvre avec plaisir que le mot existe en anglais, dans le sens "au lieu de" , in lieu (instead of). En français il est aussi intéressant, par sa résonance phonétique déjà, par son histoire étymologique, par ses multiples utilisations. 

Bon, c'est vrai, je parle aussi aux chiens et aux chats que je croise, à mes oiseaux. Quand je fais un crochet à l'église je cause de tout et de rien avec Saint François, Saint Antoine, Sainte Thérèse  et bien évidemment avec Sainte Claire. Je ne m'adresse que rarement au Ciel, à Jésus et sa maman. Les Saints Brokers font le travail. Oui, il m'arrive de tourner mes yeux vers le Ciel et de dire: Merci. En sortant je fais un signe de la main: Ciao, tutti quanti.

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A la maison ça n'est pas toujours un monologue qui disparaît dans la nuit du temps. En effet, si Dinkounet se tord de rire en m'écoutant, si Gossip m'approuve d'un houuuuuuu inconditionnel, si Bushinet me coupe la parole en pissant au coin d'un mur, tel un mérinos, si Rex... non Rex est un berger allemand très poli, complètement sourd et presque aveugle,... si (don).... b'en elle Juju n'hésite pas à me contredire brutalement. Et comme on dit: elle ne me loupe pas ! It's bound to happen.

.... Le sens commun (qui n'est pas le "bon sens" de Voltaire): comme d'habitude je ne recommande pas la lecture du texte qui suit. 

- Branlette que toute cela...

- Le sens commun possède une intéressante caractéristique: une sorte de large approbation tacite, Étymol. et Hist. 1286 a. gasc. permission expresse ou tacite (Les Etablissements de Rouen, 2, 82 ds R. Ling. rom. t. 20, p. 85); 1531 [éd.] une tacite convention (J. de Vignay, Mir. histor., IX, 104 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. class.tacitus« dont on en parle pas » et « qui ne parle pas » part. passé adj. de tacere « se taire; taire » (v. ce mot). .CNRTL .... enfin, tacite, tacite, large, va savoir jusqu'où. On pourrait dire : un crédit limité.

En plus "le sens commun" n'est pas universel, il est tributaire des cultures, bien que la mondialisation nivelle par le bas, horizontalement. Verticalement, le "sens commun" subit l'épreuve du temps. Ce qui était admissible (ou pas) au Moyen-Âge ne l'est plus au XXIeme siècle. 

- Branlette que tout cela...

Regardez nos adolescents, c'est vieux comme le monde, ils suivent les modes vestimentaires, le must de leur condition de boutonneux, et en même temps ils, elles cherchent à se différencier à témoigner de leur originalité. Souvenez-vous de ces pantalons à "pattes d'éléphant", de ces jupettes à la Twiggy, nous en portions TOUS, TOUTES... presque. 

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Et bien notre compréhension envers le "sens commun" est comparable. Nous considérons positivement le concept de l'état de droit et en même temps nous prétendons l'interpréter individuellement. Chacun sait qu'il est dangereux de téléphoner au volant, que la loi l'interdit, fi du "mains libres" (ce ne sont pas les mains qui conduisent), pourtant j'en connais....

- Des noms, Papy, des noms,....

Ce qui m'ennuie ça n'est pas le risque qu'ils prennent au volant mais de les croiser sur la route. Plus bas les courageux qui liront.... tomberont sur Kant, ah Kant. Kant ne connaissait pas l'existence des neurones-miroirs, pas plus le téléphone portable et Internet.

Verticalité: Kant, que garder du "sens commun" de son temps... aujourd'hui ? 

Horizontalité: quel est le "sens commun" en Iran ? 

- Branlette que tout cela, O Mon Dadounet.

Le sens commun pourrait favoriser un "langage commun". Si je pleurniche un jour sur trois, me désolant de ce qu'on me lise dans le mauvais sens, ça n'est pas une manifestation schizophrénique, "personne ne peut me comprendre", queu non. On vit simplement en surface, tiens, on achète un livre, on lit quinze pages et on l'abandonne. Parce qu'on lit "pour soi" (plaisir, devoir de s'informer,...). Or un livre (celui...idéalement unique d'un auteur) devrait se lire trois fois:

1) sans précaution, spontanément.

2) en se demandant ce que l'écrivain veut dire, où il souhaite nous emmener.

3) finalement pour nous "et moi dans cette histoire, qui suis-je". 

Voyons ! Qui s'ennuiera à lire trois fois le même ouvrage ? Pourtant si vous recevez une lettre de votre aimée (aimé) ou une du voisin du dessus, vous la lisez au moins trois fois. D'abord à chaud. Vous tentez ensuite de comprendre le message (la pensée de l'auteur), les espaces entre les lignes, les mots choisis. Troisièmement : moa ? Que vais-je lui répondre ?

Trois lectures à la recherche du sens commun. Le sens commun n'est pas une allégeance, pas plus une discipline, rien qu'une ébauche de langage, un dénominateur commun. 

Ainsi se poursuit ma réflexion !

Rencontres philosophiques : 

Qu’entend-on exactement quand on parle de « sens commun » ? La philosophie scolaire aurait tendance à en faire un synonyme d’opinion commune, la doxa, que l’on peut définir comme un ensemble de préjugés, de croyances partagées mais non pensées et acceptées par habitude, de certitudes collectives assimilées à des connaissances, d’évidences qui s’imposent d’autant plus fortement qu’elles sont communes et que chacun accepte grâce à la puissance de persuasion du groupe d’appartenance. Ainsi décrit, le sens commun est éminemment négatif.

Mais une autre acception insiste davantage sur l’idée de « sens » partagé par tous. Ne pas faire preuve de sens commun ou en anglais manquer de common sense, c’est manquer de logique et de sens des réalités. Il ne s’agit pas tant de croyances socialement déterminées que de bon sens. On désigne par là une faculté plus qu’un contenu, une capacité de juger.  

Kant reprend l’expression, et pour éviter toute confusion, il adopte la forme latine de « sensus communis » qui vise le sens plus que la connaissance. Il énumère alors des maximes du sens commun.

Ces maximes sont au nombre de trois et sont insérées dans le § 40 de la Critique de la faculté de juger :

« 1. Penser par soi-même,

2. Penser en se mettant à la place de tout autre,

3. Penser toujours en accord avec soi-même. » 

La première maxime s’oppose radicalement à la première définition de « sens commun » : penser par soi-même, c’est penser contre les préjugés, c’est affirmer l’autonomie de sa pensée contre toute espèce de passivité qui nous ferait accepter des jugements sans examen.

Mais en un sens, cette affirmation d’autonomie est aussi une affirmation d’indépendance qui comme telle semble aller contre le « commun » du sens commun. Penser par soi-même, c’est exercer son propre jugement et par conséquent ne pas se fier à ce qu’un autre aurait jugé et que l’on accepterait sans le repenser à son tour. Il s’agirait alors d’exercer son sens commun sans cependant s’attacher à ce qu’une communauté de sens permettrait de connaître.

C’est alors que la seconde maxime recentre la première. Le « commun » fait son apparition et paraît s’opposer à la solitude du penseur. Le recentrement est une forme de décentrement : je dois imaginer ce que tout autre depuis « sa place » pourrait penser. Je dois pouvoir m’élever au-dessus « des conditions subjectives » de mon jugement, abandonner ma  place afin d’élargir mon point de vue.

Le « penser par soi-même » devient un « penser » qu’un autre que moi pourrait réaliser. Je dois donc me hisser au niveau d’un commun. C’est une nouvelle épuration du préjugé qui est ici requise : le préjugé qui aurait survécu à mon jugement parce qu’il serait lié à ce que je suis doit être abandonné, laissé à ma place au moment où je la quitte. Mais il ne s’agit plus tant d’exercer un sens commun que de construire un commun de penser possible.

La troisième maxime fait la synthèse des deux précédentes. Kant considère que c’est la plus difficile à mettre en œuvre. Comment en effet être toujours en accord avec soi-même s’il faut à la fois penser par soi-même et penser comme tout autre pourrait penser ?

Cette pensée dite « conséquente » relèverait de la raison. L’appel à cette instance permet de mieux situer la nature et le rôle du sens commun : il n’est pas une faculté mais une Idée. Ce n’est ni l’opinion commune, ni le common sense, mais un espace commun de jugement que l’on vise. La communicabilité de la pensée est à la fois présupposée et construite.

Pourquoi alors parler de sens commun s’il s’agit d’une Idée ? C’est d’autant plus étrange que dans son Anthropologie(I. § 59), Kant parle de maximes « des penseurs » et non pas de maximes du sens commun alors qu’il cite exactement les mêmes maximes.  

L’idée intéressante, me semble-t-il, est que le sens commun est à la fois un sens auquel on se réfère nécessairement et qui nous fait présupposer que notre pensée n’est pas vouée à une solitude radicale, à une incommunicabilité constitutive, et qu’elle peut tabler sur des évidences partageables, mais que cette communauté est en même temps sans cesse à construire.

Le sens commun doit alors être un penser en commun et non un croire en commun. C’est pourquoi il doit se doter de maximes qui lui permettent de ne pas dériver dans un monde de préjugés communément partagés. 

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