Vendredi

 

 

 

L.T.

P.S.: Coup de froid et paresse.

Alors je traîne quelques heures sur mon balcon. Un de ces jours je me remettrai à "travailler" le bois. 

Hier soir nous avons participé à une réunion d'information organisée à Bulle (ville voisine, cosmopolite, industrieuse et assise au cœur de la Gruyère paysanne). 

Le bénévolat ! Dulcinée souhaite cuisiner pour les miséreux ! Pas pour les Vieux ? Non, les Vieux ne sont jamais contents et critiquent "par derrière", me répond-t-elle. Pas faux, les Seniors deviennent hypocrites, ça n'est pas de leur faute mais une conséquence de leur dégradation mentale et physique. Les pires: les Vieux gentils. 

O Ciel (j'ai failli écrire "O mon Dieu") que la représentante de la Croix-Rouge locale fut mauvaise, mauvaise "vendeuse" ! 

Sur notre retour il fut décidé que nous poursuivrions nos contacts avec d'autres organisations "caritatives". 

Un point positif: il y avait au moins une dizaine de personnes à cette séance ! 

Autre point positif: on nous a offert l'apéritif.

Un jour, pas lointain, Dulcinée trouvera ce qu'elle cherche. Je m'en réjouirai.

Ainsi après ma mort, elle survivra grâce aux miséreux. Si dans un premier temps je ne doute pas que nos proches la soutiennent, c'est une activité de ce genre, non lucrative, qui lui donnera le courage, l'envie de se lever le matin. 

Bon. Sur mon balcon je me lance dans une revue de la presse locale et internationale en essayant d'éviter les sujets les plus ennuyeux (élections françaises, Trump,...). 

Je tombe tardivement sur un article du Monde diplomatique à propos de la démocratie en Chine.

"..... pour les libéraux et les dissidents chinois, la démocratie directe ne saurait y parvenir. Le peuple — essentiellement les paysans et les ouvriers-migrants — est en proie à ses passions, à ses instincts et, par là même, vulnérable à toutes les manipulations. Une « vraie » démocratie suppose donc des élites capables d’orienter la décision populaire en s’appuyant sur la frange « citoyenne » de la population, c’est-à-dire la classe moyenne urbaine", ...

Le Monde diplomatique, mars 2017. Les intellectuels et le suffrage universel.

Pouf, la classe moyenne ! Nous voilà de retour au temps des "moujiks" illettrés de Tolstoi, des suffragettes mal-baisées, des trisomiques, des transgenres,des enfants volés de Pro Juventute...

La Classe moyenne et les Intellectuels, punaise encore eux, décideront quand les "paysans et ouvriers" pourront voter, peut-être en fixant le niveau du Q.I. nécessaire. Pourquoi les laisse-t-on faire des enfants ? 

Ailleurs, Erdogan fait le contraire, il neutralise les intellectuels et la Classe moyenne en saoulant les campagnards.

Poutine ? Un cocktail des deux stratégies... le populo, la Classe moyenne, et l'oligarchie.

Trump ? Le riche blanc, les cajuns et les ultra-conservateurs intelligents.

Toute cette bande voudrait que la démocratie soit une utopie, un truc pour bisounours europaiens. 

Poursuivant mes lectures je tombe sur un article curieux: Comment devient-on fasciste ? Toujours dans le Monde diplomatique. Voilà qui accompagne bien ma lecture du deuxième tome de Doblin: Le Peuple trahi. (Novembre 1918, une révolution allemande).

Le Monde diplomatique, "Comment devient-on fasciste", rien d'autre qu'un rappel de l'étrange destinée d'un horrible bonhomme: Jacques Doriot. L'homme débute sa carrière politique au Parti communiste français et la termine en collaborant avec les Nazis. Il sera tué en Allemagne en 1945, pas loin du lac de Constance, juste en face de la Suisse.

A suivre... faut que je débouche le lavabo de la salle de bain.

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