Samedi... rien

27 août 2017

L.T.

P.S.: Samedi matin: des fois on tourne en rond comme sur un giratoire quand on s'est trompé de direction. Il y a quelques mois je racontais (en fait je répétais des choses lues) que fouiller le ventre des mots (étymologie) ne suffisait pas, les mots n'existant, parait-il, qu'incorporés * dans une phrase. J'en doute de temps à autre, parfois un seul suffit:"oui", "ah ?". Non ?

Qu'on se rassure je ne traverse pas une "crise mystique" qui pourrait expliquer mes récurrentes allusions à la foi, aux diverses manières de croire à des "forces" mystérieuses, à Bernadette ou Lucia. Non, non, je fais une compensation. Certains prétendent que les aveugles ont l'oreille et/ou le nez fins.

Moa, moa, mon intelligence navigue en eau douce. J'ai inventé le vélo qui peut rouler jusqu'à 180km/h rien qu'à la force du mollet, la batterie à eau mi-lourde et la désalanisation de l'eau de mer par électrolyse. Rien d'autre, absolument rien.

Scientifiquement, académiquement, artistiquement je suis un âne.

J'admire mon beau-frère pour ses recherches en mathématique (et sa poésie), mon autre beau-frère pour son habileté manuelle, mon "vieux frère" pour ses connaissances des monuments antiques (et leurs histoires), Dulcinée pour ses expériences en cuisine, etc...

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La veille de sa mort, novembre 1961, mon cher papa recommanda à mes aînés de prendre soin de moi, "il est fragile..." écrivit-il sur un petit carnet.

Lui et moi, avant son agonie, nous nous levions tôt le matin et ensemble nous répétions mes leçons pendant qu'il beurrait les tartines du petit déjeuner. Mon père n'avait peut-être pas conscience de mes limites, de leur distance mais il mesurait combien je peinais à apprendre (et retenir la moindre "leçon"). Ce grand malade au bout de son rouleau avait détecté * * chez son fils cadet (moa, o moa) une "fragilité", sans pouvoir la définir. Elle avait selon lui une composante "religieuse"... pour ne pas dire "mystique", mon père n'utilisait pas ce mot bien qu'il en connut le sens.

Quelques semaines plut tôt, avant son ultime hospitalisation, une nuit alors que nous écoutions, chacun dans sa chambre, "Lorenzaccio" à la radio, en direct * * * , le son bien monté, il fut pris de douleurs atroces. Il me demanda de descendre à l'église pour "prier Dieu de le reprendre".

- Toi, tu crois en tout ça... Tiens cinquante centimes, tu bruleras un cierge (de nos jours c'est 1 franc).

En ce bon temps on ne fermait pas les églises la nuit !

Je m'exécutai. Pan ! O Vierge Marie, faites que Dieu Tout Puissant "reprenne" mon papa.

Marie, mère de Jésus peut comprendre, il est moins difficile de s'adresser à elle qu'au Ciel, voilà ce qu'est le culte mariale (culte à Marie). Les mécréants en font une histoire.

Plus tard il voulut aller aux WC.

- Tu veux que je t'aide ?

Non il ne voulait pas. Ah, l'humiliation de la maladie. Je l'entendais "marcher à quatre pattes", puis il s'écroula. Le pauvre avait tout fait dans son pyjama.

Cette anecdote, o anecdote !, je l'ai "reprise" dans mon "Trieste", comme souvent: la même chose mais autrement. "Trieste" est un bon livre, hélas son style est un brin pédant, obsolète parfois.

Alors, voyez, je ne suis qu'un imbécile-qui-fait-tout-faux, sans connaissances scientifiques, détenteur d'un p'tit diplôme de rien-di-tout. Certes j'ai acquis une très très très grande expérience dans mes années de travail en hôpitaux ou à travers le monde, ça vaut mon n'veu. J'ai aussi su ou voulu me mettre en travers du "destin", de différentes manières. Et j'ai eu de la chance. Je n'envie personne. Dans ma quête d'un incertain mystère j'ai été loin, plus loin que beaucoup, sauf que:

- je n'arrive pas à partager mes découvertes (ce qui me désole).

- et j'en ressens de moins en moins le besoin (ce qui m'attriste).

Aurai-je perdu mon chemin ?

- As-tu perdu ton chemin, O Mon Papy ?

- Pas du tout. Mais, vois-tu, O Ma Douce Amie, c'est comme se planter devant une belle toile dans un musée. À quoi bon si l'on ne partage pas ?

* Incorporés ! Hier dans l'autopsie du mot "intuition" le "in" indiquait un mouvement de l'intérieur vers l'extérieur. Ici c'est apparemment le contraire. Mais bon, c'est pas grave. Ceci dit, l'incorporation transmet ou traduit l'idée du cheminement mystique (intérieur) des dames que j'admire et dont j'évoquais brièvement la mémoire dans mon message de vendredi.

- les choses sortent de notre corps (cœur, âme, cerveau,...) ou parfois pas du tout.

- l'individu n'est qu'un mot dans une phrase.

* * Détecter: De l’anglais to detect, du latin detectus, participe passé de detegere (« découvrir »). De "detego": mettre à nu.

* * * J'ai un doute sur le "direct". Dans ma mémoire Gérard Philippe y tenait le rôle. Or c'est en 1952 qu'il interpréta ce "Lorenzaccio" à Avignon.

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À propos des sciences:

Empirique: Du latin empirica, empiricus (« médecine empirique, médecin empirique ») emprunté au grec ancien ἐμπειρικός, dérivé deἐμπειρία « celui qui se guide sur l’expérience ».

Les sciences formelles (ou sciences logico-formelles) explorent déductivement, selon des règles de formation et de démonstration, des systèmes axiomatiques. Les sciences formelles regroupent les mathématiques, la logique et l'informatique théorique.

.15h30, samedi. Sieste, douche et un café... Le ciel se couvre de nuages...

- On s'en fout d'la météo !

- Enfin, oui et non, dans un moment la pluie pourrait me chasser du balcon.

- Merde alors !

Spartacus

Les ceusses z'et z'icelles qui penseraient trouver plus haut (dans ce message) des symptômes d'une pathologie mentale ou des signes annonciateurs d'une déprime, ces aimables personnes seraient seules responsables de leur conclusion.

Moa, moa... ça va.

S'il m'arrive d'entrer en lévitation je sais revenir sur terre.

Comme chez tout'l'monde doit bien y'avoir deux trois couilles dans les rouages de ma cervelle, comme l'appareil de mon garagiste, un maillon de la chaîne qui déraille.

"Où en étais-je, ah oui, à trop aimer les enfants et les femmes on devient innocent et infâme" chantait Giani Esposito... Giani épousa Pascale Petit, ils eurent une fille, mauvaise artiste, mais alors quelle poitrine,.. bon, mon Giani était, lui, un mystique déjanté. Passons !

Papa

Maman

Quand on se penche sur les écrits des grandes mystiques que furent entre autres: Hildegarde de Bingen, Thérèse de Avila, Thérèse de Lisieux ou Simone Weil, le risque de tomber est grand.

Tanguons avec modération ! Hips !

Mais, mais, mais une constante, un point commun, ou plutôt deux...et ...3,4,5...,elles cherchent de manière apophatique d'une part, et elles accordent grande valeur au sacrifice !

Oui, m'sieurs, dames.

Le sacrifice ! Aie, aie, aie ! Cherchez de manière apophatique si ça vous chante, qu'est-ce que n'est pas un sacrifice pour parler simplement.

(Chacun aura compris que je viens de découvrir ces deux mots)

La méthode cataphatique (positive, ou ce qu'on pense que cela est) vous conduira vers nulle part... ce que le sacrifice est... Impossible de remonter 3000 ans d'histoire des religions, des guerres et des politiques.

Signalons en passant une découverte fortuite: en ce qui concerne le génocide des Juifs au XXeme siècle: les survivants parlent de Shoah (cataclysme) et non pas d'holocauste (sacrifice, offrande).

- Les Arméniens i disent quoi eux ? Les Palestiniens, les Cambodgiens, les Rwandais,... sans oublier les Gens du Voyage (de grands mystiques, ceux-la).

Therefore je poursuis tout seul cette.... méditation. Le sacrifice est un échange, un partage. L'idée de se séparer d'une chose precieuse pour l'offrir parait ridicule de nos jours.

Pourtant !