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Au gré de la plume
23 juillet 2016

Un peu de pluie

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        Ce sont de bons compagnons. Parfois c'est vrai, "ils" font du bruit, "ils" se querellent et "ils" chient partout. Avec la pluie rafraîchissante on dirait qu'"ils" apprécient ce coin paisible, sautant des arbustes aux rosiers de Dulcinée, comme chez eux. Amours, batailles, hiérarchie, garçons et filles une vie pas si simple. 

Et c'est toujours fantastique de les observer quand de la barrière ils plongent dans le vide. 

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          Dulcinée "reprend" une robe d'été qu'elle vient d'acheter. Elle adapte, elle corrige, elle essaie devant le miroir. Hier matin elle a eu un mauvais moment. Ça lui arrive parfois... comme à tout'l'monde. Elle, elle a sa manière, un profond soupir, les larmes  jaillissent, s'emmêlent à quelques mots de découragement. Et puis voilà. Il en a toujours été ainsi. Inutile de sortir une ânerie réconfortante. Elle déteste prendre conscience de son impuissance.

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          J'ose lancer qu'on (nous) ne changera pas le monde, qu'on s'en sort pas trop mal. Qu'on peut aider nos proches, qu'ils nous aident, mais c'est à eux, à nous de choisir le chemin. On ne fait pas le bonheur des autres, on le partage, on participe, on manifeste une solidarité.

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        Dulcinée est une guerrière, une emmerdeuse de première. Sa docilité apparente, elle l'a apprise de moi, l'hypocrite. Sa courtoisie est un "acquis professionnel", apprentissage effectué au long de ses années de travail... en compagnie de "patrons" étrangers. De son père ? Beaucoup, une idée de ce qui est juste. 

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       Une guerrière qui porte en elle au moins la moitié des contradictions de son pays, de l'histoire de son pays, de son évolution explosive, cruelle et meurtrière. On pourrait penser à un syndrome post-traumatique. 

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          Les rêves évanouis. Qui n'en a pas ? Le réveil à Treyvaux. Un éveil à la fois si doux, si paisible qu'il en est inquiétant. Un reste de vie... plat (comme disent les Québécois). Quand Dulcinée parle de "travailler", retravailler, c'est un mélange, la paresse elle aime bien. Une envie de ferrailler ici ou là, de gagner des sous (pour son petit-fils), d'estime de soi, d'orgueil. De confiance. D'instinct de survie (toujours fort chez les Vietnamiens de sa génération). 

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        Pourtant elle apprécie un certain goût pour le farniente, le temps de vivre (qu'elle a si peu connu ces 25 dernières années). Faire des choses qu'on n'a pas pu faire.... tranquillement auparavant, comme des gâteaux,  essayer des recettes de cuisine. Ou alors regarder des programmes télévisés sur la vie des autres dans le monde (nous suivions avant-hier soir un documentaire sur la faune sauvage... en ville de... Londres !). 

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Mélange, contradictions. On aimerait faire "des choses" ou éviter d'en faire. Ne pas subir. Décider, décider quoi ? 

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L.T.

P.S.: Je me promets chaque jour de ne plus lire les commentaires des lecteurs. C'est affligeant. On y observe un énorme débordement de haine et parfois de violence. Pourtant la Suisse devrait être sereine.... reconnaissante de son bien-être. Le stress non-traumatique existe-t-il ? 

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        Dulcinée a connu la guerre pour de vrai, pas comme certains et certaines le prétendent. Les bombes sur la tête, les évacuations à la campagne, le papa qui disparaît plusieurs semaines sans pouvoir donner de nouvelles. Ensuite l'autre guerre, celle de la survie, le rationnement et les queues devant les magasins étatiques. Il lui en reste des marques. Le sentiment que rien ne peut être solide, durable. Les espoirs précédent les désillusions. Sa maman venait d'"une bonne famille", c'est à dire de la bourgeoisie d'avant. Son papa, lui, a cru à la révolution. 

Qui croit aujourd'hui qu'à la fin des haricots...la justice triomphera? La justice en Europe,la justice en Asie ? 

- En Amérique ?

- Non, là-bas ma Juju c'est foutu. Mais croire en la justice (à la fin des haricots) reste un devoir. Et personne ne peut s'excuser de ne pas y croire. Espérer est une illusion, une utopie mais son contraire est un crime contre l'humanité. 

- Qu'est-ce qui t'arrive aujourd'hui, O Mon Papy ? 

- J'ai faim ! La justice (enfin l'idée qu'on s'en fait) est une chose étrange. Camus ! Au foot il y a des règles qui, ce pendant 90 minutes, autorisent le juge, à prendre des décisions.... arbitraires. Les catholiques ont une prière qui dit quelque part "il est juste et bon". Il y a donc une différence entre ce qui est juste et ce qui est bon. 

- Papy, regarde le Tour de France, ça vaut mieux. 

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