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Au gré de la plume
26 avril 2016

Non mais....

 

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Ma sortie ce matin pour amener la Daciounette chez le garagiste.

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Curieux, l'Occident a pris son temps pour accepter d'oublier "Constantinople"

pour "Istanbul"! 

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Fin de journée... la neige a disparu, le froid reste piquant. 

L.T.

P.S1..: Hier il neigeotait * et ce matin au réveil !!! Les vaches paraissent contrariées bien qu'elles aient passé la nuit dehors et vu doucement la neige tomber.

* Le verbe "neigeoter" semble admis... C'est toujours un petit plaisir que de "fouiner" dans ces sites "régionaux": 

C'est presque à chaque fois un événement: mener la Daciounette chez l'un des deux garagistes du village. L'homme, un ancien, travaille chez lui, son atelier se situe au rez de sa maison. Travaille-t-il bien, je n'en sais rien, comment le savoir. Mais bon, il est du village ! 
 
Hier, pas de messe.
- Et pour cause ?
- B'en, simple. D'abord je suis en froid  (be at odds with) avec "le monde" et son Initiateur. 
- Et pour quelle cause ? 
- Toutes, les bonnes et les mauvaises. Une dame que je visite de temps en temps me donne le "programme" des messes dominicales. En effet comme nous manquons de prêtres et de fidèles chrétiens, les messes se tiennent alternativement d'un village l'autre. Hier c'était écrit "Treyvaux - VSP".  "VSP" ? Ça voulait dire "Vers Saint-Pierre", la petite chapelle pas loin de chez nous, celle qu'on a(urait) construite il y a presque 600 ans à l'endroit où l'âne en avait décidé (selon la légende **, bas de page).
Donc je suis rentré à la maison. La chapelle est petite, arrivant en retard je n'aurais pu y entrer. 
 
De derrière une étagère j'ai ressorti un gros livre acheté cent sous dans une boutique de Fribourg: "650 ans d'histoire suisse", un ouvrage publié en 1941 (fondation de la Confédération suisse:1291). Ça n'est pas un livre qu'on avale de la page "1" à la dernière (375), on saute. J'étais d'abord intéressé par deux sujets: 
 
La tradition militaire suisse - Horizons et débats, Bataille de la Birse (proche de Bâle). Une bataille "pour rien" en apparence mais elle fut une révélation pour le futur Louis XI (fils de Charles VII... le roi que fit Jeanne d'Arc). C'est après la "Birse" que Louis comprit comment "utiliser" les Suisses pour défaire le Duché de Bourgogne (alors plus puissant et plus riche que le Royaume de France). 
Et c'est en ce temps que les Suisses decouvrirent qu'ils ne pouvaient s'enrichir qu'à "l'Export". 
Appenzell (canton) - Historisches Lexikon der Schweiz (c'est en françouet). Appenzell ? C'est plus qu'un fromage, plus que des paysans qui fument la pipe avec un couvercle sur le fourneau..., plus qu'une boucle à leur oreille,.. plus qu'une femme,..
Appenzell, qui connaît simplement l'origine du mot lui-même ? 

" Appenzell, le village a donné son nom au pays, est mentionné pour la première fois en 1071 sous le nom d'Abbacella, puis en 1223 sous celui d’Abbatiscella, puis enfin Abtenzelle, signifiant « la retraite de l’abbé », faisant référence à une résidence secondaire de l'abbé de Saint-Gall." Wikipedia. 

Et puis... l'origine irlandaise de Saint Gall... Abbey of Saint Gall - Wikipedia, the free encyclopedia... Une promenade immobile ! Si vous passez par là.... la bibliothèque de Saint-Gall ! 

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J'ai eu le plaisir de la découvrir il y a 55 ans déjà ! 

- O mon Papy, j'aime quand tu perds ton chemin...

- Oui, revenons donc à mes lectures dominicales. La bataille perdue de la Birse, l'indépendance du Pays d'Appenzell et son partage en deux,... l'histoire, ah ! Les "images" qui accompagnent les textes me fascinent par leur aspect "reportage". Un double souci des gens de cette époque: témoigner et se souvenir. 

Ensuite je me suis intéressé au dernier chapitre de ce "650 ans d'histoire suisse", ce que pouvait écrire en "conclusion"  un historien... en 1941. Tiens, je repense à ce que je racontais "à chaud" durant notre petite semaine à Singapour.

Neutralité ! Le drapeau blanc qu'agitait notre pays. Le rédacteur est habile. Bon il tombe sur la peste socialiste, ça n'est pas trop risqué en ces années-là... et ça continue dans certaines chaumières. On souligne l'aide alimentaire importante de la République américaine quand même, aide apportée épisodiquement à la Suisse entre 1914 et 1940...

Les 350 pages précédentes ne font que montrer la détermination helvétique face au Saint Empire Germanique, face à la France ou à la Bourgogne. On peut en déduire que l'auteur croit (en 1940, année de la rédaction) que la Suisse résisterait (tenterait de résister) à une invasion allemande. Il souligne aussi l'ambiguïté de certains de nos politiciens.

Aujourd'hui il est si facile de prétendre que nous n'aurions pas douté du bon côté à choisir.  

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** Les maisons de cet antique village entouraient une église construite sous le règne de Charlemagne, dit la tradition, à la fin du IX ème siècle.

Ce sanctuaire fut comme maintes églises du pays, consacré au bon saint Pierre ; et le village s'appelait pas simplement Treyvaux, mais Saint-Pierre-de-Treyvaux.

Voici ce qu'on raconte : Il y a très longtemps, au commencement du XIV ème siècle, un fléau, venu d'Orient, s'abattit sur l'Europe : c'était « la mort noire », la sinistre peste !.. La terrible épidémie ne ménagea personne. 

Un seul et dernier moyen d'échapper restait aux survivants : abandonner les villages et vivre isolés dans les bois. 

Seul, le curé était demeuré dans son presbytère. Quand sa paroisse fut complètement délivrée de la peste, le bon vieux prêtre exhorta ses ouailles à rebâtir leurs anciennes demeures ; mais, nenni ! Personne ne voulut revenir ; on trouvait le nouveau village plus agréable. Il leur semblait aussi que leur nouveau séjour, situé dans une combe à la rencontre de trois vallons, méritait mieux que l'ancien le nom de Treyvaux ou des Trois-Vallées (Tres Valles). 

Pour décider leur curé à les rejoindre, ils lui promirent de remplacer la chapelle construite dans la forêt par une belle et grande église. 

On alla donc chercher en grande pompe les deux objets consacrés pour les placer avec soin dans leur nouveau sanctuaire. Or, quelle ne fut pas, le lendemain, la stupeur du pasteur et de ses ouailles en constatant que la statue de saint Pierre avait disparu ! Tout le monde se mit à sa recherche. On finit par la retrouver : saint Pierre avait repris sa place dans son ancienne église.

Ne serait-ce pas plutôt le lieu que nous avons choisi qui ne lui agrée point ?

Après avoir écouté et recueilli quantité d'avis et en avoir longuement délibéré, les Treyvaliens s'arrêtèrent à cette solution : « Saint Pierre désignera lui-même la place de l'église par le truchement d'un âne « Eh ! oui, tout simplement d'un âne ! 

Il semblait qu'une main invisible et mystérieuse le guidât. Il marchait d'un pas égal et mesuré et devant lui, arbres et broussailles s'écartaient.

Enfin, arrivé dans un lieu couvert de mousses et de fougères et appelé : « En Frontin », l'âne s'arrêta, s'inclina et, ployant les jambes de devant, s'agenouilla. Alors tout le monde comprit que c'était là que saint Pierre voulait voir son sanctuaire.

Est-ce en souvenir de ce prodige que les très vaillants habitants de ce beau village ont été surnommés les ânes par des voisins malicieux ou jaloux ? C'est très possible ; et c'est aussi la raison pour laquelle ils ne s'offensent point de ce sobriquet, mais s'en montrent plutôt fiers. Source: Sentier thématique :Au pays des Légendes de la Gruyère Texte : Tiré des "Légendes fribourgeoises", Imprimerie St-Paul, 1944. Adaptation :Belén Clément.

P.S.2.: Je fais suivre un lien reçu : http://www.eternels-eclairs.fr/tableaux-turner.php 

P.S.3.: En fin de matinée j'ai récupéré la Daciounette. Le garagiste finissait son travail. Alors il m'est venu l'idée de lui demander où il avait suivi sa formation (apprentissage). J'ai eu droit au récit de presque cinquante années d'sa vie. Vous avez là un homme qui pousse votre véhicule sur l'élévateur, comme ça à priori on se dit que son parcours n'a pas du être très passionnant.... des ventres de voitures ! Cet ingénieux bonhomme n'a certes jamais quitté son canton mais il a travaillé un peu partout dans sa jeunesse, inventant, brevetant et réalisant même quelques machines-outils. Plus curieux, il abandonna cinq ans son travail pour élever ses deux enfants pendant que son épouse enseignante... enseignait. On comprenait mal son choix au village. Et puis, ses gamins grandissant, il ouvrit son atelier et se fit doucement une petite clientèle, presque à temps partiel. 

Je n'ai jamais de difficulté à "entrer en contact" avec les gens du coin, il faut commencer par une banalité, on voit de suite si la personne a envie de causer... ou pas. On passe à un sujet moins banal, encore "neutre", on livre un peu de soi (pas trop) pour créer une certaine confiance. On pose une question pas trop personnelle, et on écoute. 

- On reste "on"... hein ?

- C'est cela, ma Juju. 

- Et la facture ? 

- Il la fera un de ces jours quand il aura le temps m'a-t-il dit. 

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