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Au gré de la plume
6 juillet 2015

Dimanche

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L.T.

P.S.: ce matin je riais tout seul sur mon balcon. D'abord en échangeant quelques signaux avec le petit d'a côté, lui aussi sur son balcon. L'enfant a tout juste quinze mois. Ses parents ont aménagé alors qu'il n'avait que deux ou trois semaines. Là il s'épanouit... 

Une jeune famille suisse, exemplaire. 

Je riais en m'imaginant donner quelques conseils à un lointain visiteur de mon bloguinatzet, un homme qui change de cap pour s'en aller bientôt en Chine. 

C'est pourquoi je surfe sur la sympathie et l'empathie en me souvenant de mes premiers pas d'expatrié. Souvenir amusant (avec le recul): en débarquant à l'aéroport d'Abidjan (avant de poursuivre ma "route" vers le Cameroun) je cherchais une pancarte avec mon nom. Ah! Un jeune homme - forcément noir - en brandissait une. Je m'approchai et lui serai chaleureusement la main. Le garçon tomba des nues et m'entraîna plus loin où m'attendait mon nouveau patron. Mon patron - un Allemand installé depuis toujours en Afrique - avait prudemment recruté trois ou quatre jeunes hommes dans le hall d'arrivée, tous brandissant mon nom, de manière à ne pas me manquer. Il leur paya les CFA convenus et nous quittâmes l'aéroport, sa cohue, ses bousculades. 

Michel Sardou - Afrique Adieu - Olympia 1995 - YouTube 

il faut sauter les intro-pub....

{Anecdote à propos de cette deuxième chanson: je me trouvais à Libreville - Gabon - quand Sardou vint y donner un concert. En ces années, 86 - 90, la communauté européenne y était très importante. Sardou osa "Le temps des colonies", la chanson déchaîna les spectateurs, noirs et blancs. Après le concert un cortège de voitures traversa la ville, les occupants reprenant le refrain (".... au bon temps des colonies...)... c'était surréaliste, inimaginable à Yaoundé, Brazza, Bangui... pourtant villes voisines}.

L'Afrique n'est pas l'Asie (bien qu'en 1990, passant d'un continent à l'autre je n'aie rien modifié de mon "approche"). Et puis le monde a changé... entre les années "80" et les "2010", en Afrique et en Asie. 

Mes années outre-mer ne furent jamais celles d'un conquistadore, mais celles d'un Quichotte (sans le "don", don). Je n'avais pas de mission mais un travail à accomplir. Il fallait mélanger empathie, sympathie et une certaine efficacité, c'est à dire qu'à des moments il était nécessaire d'user d'autorité. 

Aujourd'hui, heureusement, les "nationaux" accomplissent les tâches autrefois confiées aux "expatriés". Alors, si on en (des expatriés) recrute encore en 2015 c'est dans un objectif précis. 

Le Blanc reste blanc. Le Jaune... jaune, le Noir... noir. Même en s'acoquinant gentiment avec une autochtone in situ ou d'origine . 

J'écris bien "une" autochtone car l'expatriation reste une affaire principalement masculine et cette réalité a une importance. Ceci dit on croise quelques femmes expatriées (en solo), j'en ai eu deux successivement "sous mon autorité" quand je travaillais à Saigon. Karin et Marie.

Notons en passant que, comme les oisons de Lorenz, le premier pays (ou continent) où l'on s'expatrie devient celui qu'on garde au cœur avec une affection particulière. Je reste un Africain. En fermant les yeux je revois Yaoundé, Douala, Edea et la Sanaga, Maroua, Garoua, Limbe (côte anglophone), Kribi, Bafoussam.(ville musulmane, ou les hommes se "curent" les entre-doigts de pieds avant de vous serrer la main), Bamenda,...

Toujours en passant: durant cette période le SIDA est devenu une réalité, visible au quotidien. J'ai du renvoyer notre premier "boy" (Martin) dans son village natal - avec une décente somme d'argent - pour qu'il y meure... en paix ? À l'hôpital central de Yaoundé (comme à celui de Laquintinie à Doula) on isolait ces contagieux dans de sinistres bâtiments.

C'est aussi en Afrique centrale que j'ai découvert les léproseries. 

{- Tu vois Paul, permets cette familiarité, tu prépares ton départ, alors je te jalouse un peu ("un peu" c'est tellement suisse) et en même temps je me fais du souci pour toi et bien évidemment pour ta famille. Hier j'étais triste et pessimiste. Je me réjouis aujourd'hui de l'aventure qui t'attend, sachant les joies, les frustrations, les erreurs, la fatigue,... Je m'interroge toujours sur l'appartenance, ce que certains appellent les racines.}.

Empathie et sympathie..., on trouve un tas de choses sur la Toile, à lire éventuellement ou à découvrir avec prudence et sans perdre son esprit critique:

la définition de l'empathie - YouTube de jolies images où l'on voit d'abord des animaux s'entraider.

Faire la différence entre sympathie et empathie Coaching Haguenau

Récemment, une cliente me faisait cette remarque : « Quand je vois quelqu’un souffrir, je ne peux m’empêcher de souffrir avec lui. Je suis alors dans l’incapacité de réfléchir, ni même d’agir, je me sens submergée par l’émotion, jusqu’aux larmes parfois. »

Entre sympathie et empathie, faites-vous bien la différence ?

Vous comprenez tout de suite où je veux en venir : être touché par l’émotion de l’autre fait partie de notre fraternité/sororité humaine. En être submergé au point d’être réduit à l’inaction, c’est tout à fait autre chose. Un peu comme si, quand vous voyez quelqu’un se noyer, vous lui jetiez une pierre plutôt qu’une corde. Dans un cas, vous le faites couler, dans l’autre, vous l’aidez à s’en sortir.

L’empathie et la sympathie se réfèrent à des processus d’identification à un “autre”. L’étymologie grecque de ces deux mots permet de se faire une idée de ce qui les différencie :

– Sym-pathie signifie “ressentir avec”. On fait un avec l’objet observé et partage ses pensées et sentiments. La conscience est déplacée de soi vers l’autre. Il y a fusion.

– Em-pathie signifie “ressentir en dedans”. On partage le point de vue d’autrui, pour observer ses pensées et sentiments. La conscience de soi se place dans la situation d’un “autre” pour partager son expérience. Il y a une recherche de compréhension et conscience.

Le processus d’identification diffère au niveau de la conscience de soi et du monde.

Dans une approche sympathique, je m’identifie pleinement avec les aspects de la vie de quelqu’un d’autre. Je perds le sens de ma propre identité. Ce faisant, je deviens sensible à toutes les sortes d’expériences sans être capable de me positionner. Cela peut me mener jusqu’au chaos émotionnel : je perçois des informations et les absorbe intégralement sans être capable d’analyse ni de compréhension globale.

Sympathie : je ressens les sentiments d’un autre, je fusionne, je perds conscience de moi et du monde.

Dans une approche empathique, j’utilise ma propre expérience et augmente ma conscience du monde par l’identification et la réflexivité consciente.

Je complète mon vécu (expérience et émotions) par celui de quelqu’un d’autre : j’adopte un autre regard sur le monde pour et le fais mien temporairement.

Je bénéficie de l’expérience de l’autre et en retire une connaissance plus complète de la réalité. J’élargis mon champ de conscience.

Empathie : je ressens de l’intérieur, je comprends, je développe ma conscience de moi-même et du monde.

Souvent, la distinction entre sympathie et empathie n’est pas claire. Quand on se trouve confronté à un événement très chargé en émotion, on passe d’une phase empathique à un moment de sympathie, etvice-versa. La prise de conscience de ce qui se passe dans l’instant permet de revenir à une réflexivité consciente pour donner lieu à de l’empathie.

Dans la pratique, il n’est pas toujours facile de garder de la distance lors d’une expérience hautement émotionnelle. Il arrive parfois qu’on se sente submergé par la souffrance d’autrui. Difficile alors de distinguer ma propre souffrance de celle de l’autre. Si la souffrance de l’autre m’affecte tellement, c’est vraisemblablement qu’elle fait écho à ma propre souffrance, ou à une vielle blessure mal cicatrisée…  Si je me retrouve affecté durablement par cette expérience, je peux en être déstabilisé au point d’engourdir mes capacités émotionnelles et intellectuelles. Un travail de conscientisation et de réparation s’imposera.

L’empathie permet de merveilleux moments de partage et fait grandir en ‘humanitude’ ceux qui en sont capables. A condition de ne pas se perdre dans la sympathie lors d’expériences douloureuses. Il arrive aussi parfois que l’émotion en question ne soit pas de la souffrance mais de la joie, du bonheur : nous en sommes tout autant désemparés ! Si cela vous arrive, accueillez l’instant et gravez-le précieusement dans votre mémoire : c’est un trésor et une source de joie que vous pourrez reconnecter au besoin.

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