Nostalgie d'un temps que l'on n'a pas connu...
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C'est récurrent en politique, c'est à dire en tout ce qui concerne la vie des citoyennes, citoyens, des campagnardes et campagnards: avant nous étions "+" en sécurité! avant nous pouvions travailler sans trop d'inquiétudes, avant les familles étaient soudées,...
Oui et non. Le Petit Vingtième (Siècle), celui de Tintin, a battu de multiples records dans de nombreux domaines: guerres, catastrophes naturelles, répressions, décolonisations, famines, avortements clandestins, injustices sociales, droit de vote des femmes, découvertes, progrès scientifiques et médicaux, esplorations spaciales, créations artistiques.
Moa, moa, depuis hier j'ai la nostalgie d'un temps que je n'ai pas connu (étant né en 1948). Et je ne sais même pas si ce temps a existé. Une période qui va de l'Exposition universelle (1900) aux grands films du cinéma italien (années "50"-"60"). Ce qui inclut, nolens volens, 80% des horreurs du XXeme siècle !
Comment est-ce possible ?
Il faut honnêtement se demander si ça n'est pas par un "réflexe" de détestation de ce XXIeme siècle de merde.
Est-il si difficile de s'attacher à un écrivain (par un exemple) de notre temps ? Je dis "écrivain" par ce qu'hier je retrouvais Umberto Saba qui, avec sa "bande", m'a si bien tenu compagnie en 2009, alors tout pris par ma découverte de "Trieste". Sa bande, même pas des originaux, non des bourgeois qui déconnaient et s'engueulaient à la terrasse des cafés.
Et si c'était parce qu'ils étaient une "bande" ? Et qu'aujourd'hui on ne "bande" plus comme "avant" ? École, chapelle, mouvement, à la manière du Bauhaus en architecture, de la Rive Gauche parisienne, du Cinéma italien, de la Nouvelle Vague française,... ou des "Copains d'abord"... de Brassens à Moustaki.
Non, ce n'était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau,
Qu'on se le dis' au fond des ports,
Dis' au fond des ports,
Il naviguait en pèr' peinard
Sur la grand-mare des canards,
Et s'app'lait les Copains d'abord
Les Copains d'abord.
Ses fluctuat nec mergitur
C'était pas d'la littératur',
N'en déplaise aux jeteurs de sort,
Aux jeteurs de sort,
Son capitaine et ses mat'lots
N'étaient pas des enfants d'salauds,
Mais des amis franco de port,
Des copains d'abord.
C'étaient pas des amis de lux',
Des petits Castor et Pollux,
Des gens de Sodome et Gomorrh',
Sodome et Gomorrh',
C'étaient pas des amis choisis
Par Montaigne et La Boeti',
Sur le ventre ils se tapaient fort,
Les copains d'abord.
C'étaient pas des anges non plus,
L'Evangile, ils l'avaient pas lu,
Mais ils s'aimaient tout's voil's dehors,
Tout's voil's dehors,
Les amis de Devos et Esposito.
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L.T.
Extrait de la biographie de Umberto Saba piquée sur Wikipedia. On trouve beaucoup de meilleures choses en italien mais j'ai choisi la facilité de lecture. Notez, allons, allons, notez bien en lisant ce qui suit... Trieste n'était pas italienne (elle ne le deviendra qu'en 1979), on y résidait, on traversait sa frontière sans problème pour étudier à Rome, Milan, Florence. Le lycé où Umberto étudie porte le nom d'un grand Italien: Dante, ce en pleine terre des Habsbourg, il entre plus tard dans une Académie impériale (en quelle langue y enseignait-on), plus tard encore il voyage jusqu'au Monténégro sans traverser de frontières.
Banal ? Banal pour nous aujourd'hui alors que certains rêvent de supprimer la "libre circulation" des personnes ? L'Italie, l'Autriche, la Hongrie, la Pologne et le Royaume-Uni (et la Suisse) sont en régression mentale en cette merde de XXIeme siècle. Notez....
" ...... Saba vit une enfance mélancolique, marquée par l'absence paternelle. Il est élevé pendant quelques années par une nourrice slovène : Beppa Sabaz, qui, ayant perdu un enfant, reporte sur Umberto toute son affection. Il l'appellera plus tard la madre gioia (la mère joie). Quand sa mère le reprend avec elle, le poète connaît son premier traumatisme qu'il décrit partiellement en 1926 dans le recueil de poésies Il Piccolo Berto.
Il commence à étudier de façon irrégulière au lycée Dante Alighieri pour ensuite entrer à l'Académie impériale de Commerce
et de Nautique qu'il quittera en milieu d'année. À cette époque, il cultive une passion pour la musique. Ses tentatives pour apprendre le violon sont un échec, tandis que la composition de ses premiers poèmes, qu'il signe Umberto Chopin Poli, ainsi que ses premiers écrits, donnent de bons résultats. Il écrit surtout sur Pétrarque.
En 1903, il se rend à Pise pour fréquenter l'université. Pendant l'été 1904, à cause d'une dispute avec son ami pianiste Chiesa, il tombe dans une profonde dépression et décide de retourner à Trieste. Le 14 juillet 1905 paraît dans le quotidien triestin Il Lavoratore un article sur ses expériences réalisées pendant un voyage à pied au Monténégro. C'est à cette période qu'il fréquente le café Rossetti, lieu historique de rencontre pour les jeunes intellectuels, où il rencontre le futur poète Giotti. Au cours d'un de ses rares retours dans sa famille il fait la rencontre de Carolina Wölfer, la « Lina » de ses poèmes, qu'il épousera par la suite. Étant citoyen italien, bien qu'habitant dans l'Empire austro-hongrois, il part pour le service militaire à Salerne en 1907. Il tire de cette expérience Les Vers militaires. Il épouse Lina le28 février 1908, selon la tradition juive. Leur fille Linuccia voit le jour un an plus tard....."
Père et fille.
P.S.: Durant mes années en Suisse je n'ai jamais appartenu à une bande . Plus tard mon expatriation m'a isolé. Est-ce pour ces "raisons" que je m'attache à ces "bandes" d'amis refaiseurs de monde et/ou écrivains obsolètes-en-avance ?
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