Jeudi

......

L.T.

P.S.: Et si nous déménagions. J'aime bien ce verbe. J'écrivais ce matin à une amie que Dulcinée et moi nous avions une capacité étonnante à nous angoisser l'un l'autre. Problèmes réels ou imaginaires... le peu l'emporte et masque parfois l'important ! 

- Pourquoi irions-nous habiter ailleurs ? Hein ! Voyons.

1) Dans un an (approximativement) le loyer augmentera de manière importante. En effet l'immeuble où nous vivons présentement a été construit (il y a 25 ans) avec l'aide de l'Etat. En 2019 le propriétaire de l'immeuble retrouvera toute sa liberté. 

2) Notre vaste studio est agréable, la vue est magnifique, ouverte sur l'horizon, la luminosité est optimale. Une deuxième chambre, pourquoi pas une troisième, serait bienvenue. En cas de grosse fatigue ou de maladie, la "victime" pourrait s'isoler. Et bien évidemment Dulcinée programme (au moins dans sa tête) un nouveau séjour en Suisse de son petit-fils. 

3) Troisième raison, de moindre importance mais d'importance quand même, voilà huit mois qu'aucun travail de conciergerie n'est effectué... malgré de nombreuses plaintes adressées à la gérance de l'immeuble. On est en Suisse, dans un village, la qualité de l'environnement et le "propre en ordre" sont des valeurs non "négligeables".  En cinq ans nous aurons eu affaire à trois sociétés de gérances. 

.......

Oui mais... 

Un contrat de bail ne se "termine" pas sans conditions. Conditions strictes, la principale étant le délai de résignation: "trois mois de préavis à signifier pour la fin d'un trimestre calendaire", soit fin mars, fin juin ou fin octobre (mais pas pour la fin décembre).

Bien évidemment on peut trouver des arrangements "à bien plaire", discretionary in English , aux risques du locataire. Mais le Goodwill, la bonne volonté des gérances, n'existe que lorsque la demande de logements est frénétique. Et, malgré le "boum" économique de la région (une des plus hautes "croissances" économiques de Suisse), l'offre des logements reste actuellement supérieure à la demande. 

Faut donc bien calculer ses décisions.

Un autre facteur joue un certain rôle dans un tel projet de déménagement.

Et si je meurs ! La sécurité sociale suisse est encore efficace bien que les Libéraux et surtout notre Vilaine Droite tentent, comme partout, de trancher dans le lard du maigre (to reduce social expenditures, consequently... social benefits). Dulcinée devrait donc recevoir une rente de veuve réduite + (éventuellement) une "aide sociale", comme elle n'a pas 65 ans et qu'elle ne travaille pas. Il faut donc prévoir un loyer à la mesure de ses moyens financiers (affordable) à long termes. 

Nos avantages: rien ne nous presse (comme je l'écris plus haut: nous nous stressons nous-mêmes. Vivre dans la région nous convient, un village ou un autre peu importe. Les distances sont "raisonnables", les grands axes autoroutiers jamais loin. Et puis, ici, il est possible que la nouvelle gérance de l'immeuble mette un peu d'ordre dans la conciergerie... l'augmentation du loyer semble programmée pour juillet 2019. 

- Alors ?

- Alors, tout ça n'est peut-être qu'une manière de tromper un certain ennui.

-  Un ennui certain ? 

 

- Tu l'as dit... Et ici le mot ennui est à prendre dans ses divers sens... lassitude, langueur, souci, contrariété. Et (qui s'en souvient ? Qui me lit "bien") j'avais écrit il y a quelques semaines qu'après cette histoire de kidnapping de petit-fils... rien ne serait plus "comme avant". Il m'arrive de me réveiller la nuit et de "voir" le visage de ce gamin. J'en chialerais comme un imbécile, ... comme à l'absence de Juju. Saloperie. Dulcinée aurait-elle réussi son coup, le sait-elle ? Ah, déménagement, moa, moa, je nous verrais bien descendre au Tessin. On apprendrait l'italien. Nous pourrions aller à Milan pour visiter Chi ... en moins de deux heures.

- Papy, arrête ton cinéma...

- S'offrir une révolution à 70 ans....

Il est probable que nous déciderons de ne rien décider. 

....