Mercredi

 Mardi après-midi.

Ce qui suit aide à comprendre les photos...

Hier soir (lundi) Dulcinée est rentrée avec son petit-fils. 
Le dépôt du dossier de demande de visa (du petiot qu'elle espère kidnapper trois mois en Suisse) était programmé à 09h00 ce matin (mardi). Cette grand-mère est tenace. Voilà un mois qu'elle navigue entre son fils, la mère du petiot et une multitude d'offices pour compléter ce dossier. 
En principe le demandeur doit se présenter lui-même à ce bureau * de sous-traitance des visas. C'est pourquoi:
- le gamin a dormi chez nous hier soir.
- on s'est mobilisés très tôt ce matin pour arriver à l'heure au rendez-vous.  

Le petiot n'a pas apprécié qu'on le réveille et il nous a fallu bien de la patience pour supporter sa mauvaise humeur. 
Nous happâmes un taxi sur la rue Thuy Khue. Le chauffeur fit un terrifiant tourné sur rue pour partir dans la bonne direction. Cinq minutes plus tard nous étions noyés dans un invraisemblable trafic. Heureusement le môme s'est détendu en rongeant un morceau de pain. 
Nous sommes arrivés à temps au café du fils de Dulcinée, point de rencontre, le bureau de sous-traitance se situant juste à côté. 
Le père emmena son fils et les documents. Nous attendîmes. Téléphone. C'est le père qui demande à sa mère de  venir s'occuper du petiot pendant qu'il produit les pièces nécessaires, une à une. 
Moa, moa, j'attends au café, sur la petite terrasse et c'est de là que je photographie le prolétariat à la sauvette. À l'exception des dernières, les photos sont prises du même point.

*   Les consulats de plusieurs pays européens se sont lassés de traiter les demandes de visa. La sous-traitance a été confiée légèrement à une compagnie privée déshumanisée. Les consulats ne reçoivent donc que des dossiers "épurés" ou "éprouvés". La-dite compagnie informatise toute cette paperasse. Les pays concernés économisent leur temps et leurs fonctionnaires sur le dos des candidats au voyage. 

Tout cela fini (il faut encore attendre, une semaine, le bon vouloir des Schengeneurs qui diront oui ou non)... Dulcinée, son petit-fils et moi nous nous rendons à la garderie pour y abandonner le petiot (qui n'a rien compris à cette affaire). 
Après quoi nous rentrons chez nous en bus.
Dulcinée, toujours malade, est épuisée. Elle n'accepte jamais de reconnaître ses limites.
Là, elle dort dans la chambre de derrière, moa, moa, je suis au salon. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 L.T.

P.S.: Voyons, voyons. On s'étonnera de mon énervement à propos de la déliquescence des services de nos consulats. Hier je n'hésitais pas à y trouver, en plus, une manifestation du racisme ordinaire des Européens envers les ressortissants des "pays de merde". 

Je me souviens, c'était avant Schengen, je m'étais chargé des demandes de visas en faveur de Dulcinée (pour un voyage en France et en Suisse). Il m'avait fallu passer neuf fois au Consulat de France pour obtenir in extremis "une entrée simple". Rien à dire concernant le personnel, la dame fut aimable, compatissante et inflexible. 
Lors de ces neuf passages au Consulat j'eus le temps d'observer de nombreux Vietnamiens déballant une après l'autre les pièces nécessaires à leur demande de visa. C'était épouvantablement triste... il en manquait toujours une.
Il y avait quelque chose d'humiliant. Car bien sûrement le "demandeur" n'osait jamais s'énerver face à cette dame, dame qui systématiquement écrivait sur un papier le nom du papier manquant avant de conclure:
- Sans cette attestation nous ne pouvons accepter votre dossier. Suivant....

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Pour l'anecdote (racontée à l'époque), en ce qui concerne Dulcinée, à ma septième visite (au Consulat de France, boulevard Tran Huong Dao) on me demanda une copie certifiée de notre mariage, que je fournis "sur le pouce", tout semblait désormais satisfaisant aux yeux de ma dame. 
À la huitième (je m'attendais à retirer son visa sans autre difficulté), un superviseur apparut:
- Nous ne reconnaissons pas les certificats de mariage vietnamiens.
- Mais nous n'avons pas d'autre, m'étonnai-je. 
- La Suisse délivre des "livrets de famille", montrez-nous le votre ? 
- Impossible car je suis résident au Vietnam, ces livrets sont établis par les cantons et non pas par la Confédération. Et comme pour le moment je n'appartiens à aucun canton... je n'ai pas de livret de famille.
Bref (il tenta de me prouver que j'avais tort. Les Français peinent à comprendre ce qu'est la décentralisation). 
Je fonce à l'Ambassade suisse. Par chance je tombe sur un fonctionnaire bien connu qui rédigea une "attestation à usage unique".
- Pas certain que ça leur convienne mais c'est tout ce que je peux faire. 
Pas de course jusqu'au consulat de France... Compatissante la dame me fit attendre. 
Gagné. 

 

Victor Hugo attendra. Je regarde une fois de plus le concert viennois de Nouvel-An. Ça me change des concerts de Sardounet (tous vus... sur la Toile, depuis ceux de 1977 dont un enregistré à la salle des Fêtes de Thonex ! ).

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