Samedi
L.T.
P.S.: Vendredi après-midi.
Le calme est revenu. On ne s'improvise pas puericulteur, pas plus grand-père de remplacement. Bien que le petit Nguyen (surnommé Ronnie) n'ait que deux ans j'ai le sentiment d'un "déjà vu" comme disent nos amis anglo-saxons.
Le fils de Dulcinée avait six ans en 1992 quand... quand quoi ? je ne sais pas comment dire, quand son gamin prit une place dans ma vie. Durant les années qui suivirent je me suis tenu en retrait, sans chercher à me substituer à son père. Si mon attitude manquait parfois de chaleur, j'ai suivi les étapes de son éducation durant 25 ans.
La situation est différente aujourd'hui. D'abord on parle de grands-parents, ces personnages complémentaires dont le rôle si particulier varie au gré des environnements familiers. Le vrai grand-père paternel du petit Nguyen, ex de Dulcinée, s'est remarié il y a quelques années. Sa nouvelle épouse "lui a donné" deux filles.
On peut comprendre ses priorités, et sa femme veille à ce qu'il ne les oublie jamais, bien au fait des successives maladresses du fils instable de son mari (et de Dulcinée, don) et de leurs déplorables conséquences tant familiales que financières.
On peut dire les choses autrement: cette charmante dame ne veut pas que son mari soit distrait d'aucun de ses devoirs. Elle connaît cependant la tradition: le fils de Dulcinée est le premier mâle de sa génération (au sein du clan familial, tel l'était son père) et, pire, le petit Nguyen le sera pour la (génération) suivante. Ils ont donc une "importance"... inqualifiable (à ma connaissance).
Ainsi donc je me retrouve, à plus d'un quart de siècle de distance, dans un rôle comparable, si non similaire, certes - heureusement - de plus légère manière.
Les enfants ?
Seule ma fille pourrait dire quel père j'ai été, ce que je n'ai su faire.
Le petit Nguyen ? Baouf, écrivais-je hier. Je veux bien faire ma part, sans plus. Observer Dulcinée jouant la grand-mère (avec une patience que je ne lui ai jamais connue) voilà mon plaisir. J'imagine aussi l'occupation qu'elle trouvera après ma mort (sans aucune idée de la manière dont elle organisera tout ça entre la Suisse et Hanoi).
Double satisfaction don. La joie du moment et la perspective (presque) rassurante de son futur. Voilà qui compense les désagréments (en particulier ces ennuyeux déplacements en bus!).
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