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Au gré de la plume
17 octobre 2017

Debout...

 

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La nature prend le dessus et absorbe une bonne partie de l:humidité.

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Rue Vong Thi

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Le lac de l'Ouest.

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La toujours laide Lac Long Quan.

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Au carrefour de Buoi.

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Meilleures salutations à L.....

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L.T.

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 Toute la tendresse de Fabrice, le Bourguignon.....le lien est sur la droite......

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T + C 

P.S.:

Lundi, 12h30: petit repas, l'appétit n'est pas au rendez-vous. 
- Un tit début de déprime, Dadounet ?
- Je crois.

123 > Têt, 134 > Treyvaux et mes oiseaux (ça n'est pas de l'impatience * ). 
Mardi matin, 08h00: 
N'est-ce incroyable, les haut-parleurs du Comité populaire local diffusent encore matin et soir leurs essentielles informations. Heureusement on s'en tient à des informations pratiques comme les vaccinations, les obligations administratives,...
Dimanche nos amis me demandaient si je souffrais du bruit. Étrangement, non. Matin soir les pendulaires avec leur moto, en fin de semaine le karaoké du coin. En journée les aboiements des chiens, les cocoricos intemporels, les pétées de plomb des mamans et celles des femmes envers des maris éméchés, les querelles de voisinage, le cling-cling des éboueuses, rien de cela ne me dérange. Notre cerveau doit pratiquer des soustractions sonores ! Parce qu'en même temps l'oreille (celle qui entend encore bien) reste attentive, éduquée (fut-elle) depuis longtemps par les rappels (!) de Dulcinée concernant notre sécurité. Discerner les bruits extraordinaires. 
Ceci est un exemple banal du quotidien des gens d'ici, des gens toujours sur leur garde, rarement détendus, un quotidien toujours inquiet de l'imprévu et, pire, de l'imprévisible. Je parle ici de la classe sociale des "dominés", des petits, des vulnérables. 

* Un peu d'impatience puisque au retour je retrouverai bien vite...Zoé, Zazie et je découvrirai la petite sœur de Gossip: Nicé ! 

Hoang Hoa Tham, 10h00. Un café comme j'en buvais dans cette rue autrefois. 

...............

On arrive gentiment à la fin de la publication de quelques-unes de mes ecriturailleries. "Momoh van Brugge" commence le 5 octobre, il faut ensuite descendre le temps, en direction du temps présent. C'est pas très logique mais tout se mérite, don ! :-) 

Signalons que pour faciliter la lecture j'ai agrandi les caractères de mon "Trieste": Silence et paroles - Canalblog . 

 

Dérive

 

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Ces années-la, au fond il n’y a pas si longtemps, je travaillais comme assistant d’un sous-ministre chargé de la coopération internationale dans le domaine de la santé. Nous visitions un petit pays de l’Est européen.

On me chargeait d’un peu tout et de rien de bien sérieux. Si peut-être, quand même, je planifiais, le mot convient, les voyages de mon supérieur qui lui pavait la voie de son ministre, un homme précieux et méfiant. Bref, au bout du compte, en cas de pépin, on me pointait facilement du doigt. Autrement on m’oubliait pour un temps.

J’avais ainsi l’honneur de participer aux séances préparatoires. Chaque trimestre nous établissions le calendrier correspondant à la même periode de l’année suivante.

Pensez….”no room for improvisation”. Certes il arrivait qu’un évènement international nous surprenne et bouscule cette méticuleuse organisation. Mes méthodes de travail s’inspiraient largement mais librement d’un passionnant   ouvrage du Capitaine P.D. Jephson  qui fut responsable du Bureau d’une Altesse Royale, tragiquement disparue dans les années “nonante”.    

Et puis mon père avait suivi un apprentissage d’horloger, dans la plus pure des traditions huguenotes du Jura. Les circonstances le contraignant, il se tourna ensuite vers la micro-mécanique, dite “de précision”.

Mais sa conscience professionnelle et sa morale protestante me marquèrent définitivement.

Pour moi, une mission, la préparation d’un voyage ministériel à l’étranger, relevait  de techniques minutieuses, de microscopie, et avec le temps, lorsque je pris confiance en moi (malgré plusieurs douloureux échecs), de cette “juste mesure” dont on use en bonnes cuisines. Du goût, de la finesse mais aussi de quoi se remplir le ventre.

Encore mon père….cet homme-là était un “chrétien-social” hanté par la menace marxiste-léniniste. Aussi n’eus-je pas trop de difficultés à m’adapter aux teintes poltiques grisâtres de mes “patrons” socio-libéraux. Une cuillère de rejet de l’autorité paternel, deux d’opportunisme…si naturel aux générations d’aujourd’hui (celles nées après la Seconde Guerre Mondiale), une grosse louche d’environnement géo-politique (la fin de la guerre froide et la chute du Mur), une pincée de tendresse pour mon amour propre, le tout dans un shaker, mélange un peu concentré mais quelques puissantes suées ne tardèrent pas à noyer cet enivrant cocktail.

Du cynisme? Des lampées!

Socio-libéraux! On m’expliqua le contenu de cette autre panacée, une mise au point, me précisa-t-on lors de mon engagement, qui devait aussi me servir d’avertissement, de ligne de conduite.

  

J’avais suivi d’étranges et interminables études. Ennuyeuses. Médecine, Droit (j’abandonnais à mi-parcours) et finalement un de ces MBA à la mode yankee.

Mon sous-ministre me testa sur quelques discours à l’usage de son “maître”. On les trouva solides et bien construits. Mieux, on m’invitait désormais aux répétitions.

Ca se passait dans un minuscule studio, au fond d’un corridor, perdu au sous-sol du Ministère. Eclairage, maquillage, choix des costumes (et des cravates), le “Professeur”, comme on l’appelait,  avait fait ses classes et ne laissait rien au hasard.

Répétant une prochaine allocution télévisée, combien de fois ne le verrais-je pas  se tourner brusquement vers nous autres en lançant un brutal :” Eh! Bien?”  .

-          Moins d’emphase au début, osais-je, l’enflure…pour le milieu uniquement.

-          L’enflure?

Je tentais de m’expliquer sous le regard moqueur du sous-ministre, de l’homme même qui m’avait engagé. L’avais-je déjà foutu dans la merde?

-          Puis-je?

-          Bien sûr….voyons où vous placez votre… ”enflure”….

Fermant une seconde les yeux, le temps de voir défiler Gérard Philippe et son Lorenzaccio, James Dean à l’Est d’Eden, Welles, Citizen  Kane…  je me jettais….sans complexe. D’abord j’étais affreusement ambitieux, ensuite j’avais joué quelques rôles dans une troupe universitaire en fac de Droit. Enfin je connaissais le texte par coeur.

L’enflure les saisit au bon moment. 

La séance dura deux heures et le “professeur” se montra docile, élève. Voilà, je m’étais fait “voir” et je venais d’accumuler en un temps record quelques durables inimitiés dont je ne m’inquiétais pas, la jalousie est une piètre conseillère. 

Je finissais mon année d’essai. L’examen, l’épreuve du feu: un voyage à Kaboul. Célibataire à trente cinq ans, peu dépensier, peu noceur, une mère qui s’était suicidée, un père mort d’un cancer, une soeur ayant fait un heureux mariage, je venais d’hériter d’une maisonnette à la campagne et d’une somme relativement importante.

J’optais pour la stratégie “S”, sécurité! Selon la terminologie chère au Capitaine de Marine P.D.Jephson!

Durant ma première mission j’identifiais un couple de médecins afghans. Ils consultaient à l’Hopital Central mais femme et mari avaient suivi leur formation à Londres, White Chappel Hospital. Leur logement était assez modeste quoique d’une parfaite propreté, en particulier les Water.

J’expliquais “mon affaire”…cartes sur table. Cartes…un joli paquet d’argent. Ces gens-là en avaient besoin et moi je ne pouvais me permettre d’échouer. Ils me servirent d’interprètes, m’ouvrirent les portes (les bonnes) des ministères concernés. Elle connaissait du monde,…la Croix Rouge (et le Croissant), l’OMS,  

les gens de la FAO, de l’ONU (UNDP). Lui me sélectionna une palette de ses confrères plus intéressants les uns que les autres, il me rédigea un sommaire des besoins spécifiques à courts et à moyens termes….avec une estimation des coûts!

Enfin la semaine s’acheva  par une soirée “vérité” : j’y inventoriais toutes les bêtises accumulées par les coopérations étrangères, les pots de vin (sans alcool) versés par-ci et par-là.

Ce couple d’amis sincères (qu’ils aient accepté mes devises ne changeait rien), ce couple m’offrit en prime la pistache sur le gateau, le plan d’une visite de deux jours, approuvée en principe par leur ministre de tutelle et les Affaires Etrangères. Restait bien sûr à confirmer le tout par courrier diplomatique. J’emportais sous le bras un projet “raisonnable”, évidemment il concernait un service  voisin de leur consultation à l’hôpital central. De bonne guerre.

Mon sous-ministre fit le déplacement un mois plus tard  à fin de vérifier le sérieux de mon travail d’approche.

J’avais suggéré que nous emmenions une jeune secrétaire d’origine arabe, entrée récemment dans nos services. Elle passa trois jours à finaliser le programme en suivant à la lettre ma “check list” de fils d’horloger, de puritain!

De temps à autre elle insista pour que je l’accompagne, surtout là où nous devions affronter quelques adeptes durement frappés d’un machisme traditionnel et religieux.

Sur le terrain, la visite programmée s’achèverait dans une unité de neurologie, ancienne spécialité de notre professeur-ministre.

-          Va pas tomber dans un piège, au moins? J’ai l’impression qu’il y a longtemps qu’il n’a pas posé le moindre diagnostic! Médicalement…je veux dire.

-          Il aura à disposition le dossier résumé de quelques patients, la veille au soir…au cas…

 

Ce fut un succès, je pris du poil de la bête et une barre de galon. Mais mon sous-ministre s’arrangea quand même pour me faire tomber dans quelques pièges vicieux, histoire de me rappeler à l’ordre, enfin l’ordre hiérarchique….au cas…

J’avais vieilli. Marié, père d’une fillette et divorcé. Je ne voyais mon enfant que durant les vacances d’été et encore, toujours dépendant de mon tyrannique supérieur et de notre vénéré “professeur”.

C’est ça aussi la dérive.

Le Parti Social-Libéral avait subtilement pris en charge mon endoctrinement. Je restais un faux-croyant, c’est à dire efficace, visionnaire parfois. On m’offrit de tenter ma chance sur le terrain politique, de faire face à l’électeur. Le ministre avait vanté mes talents oratoires. Le Comité Central manquait de candidats pour les prochaines élections régionales.

Je faillis accepter.

J’y pensais en débarquant à l’aéroport de V…., un jour de grande fraîcheur. L’Attaché nous emmena à notre hôtel, ma secrétaire et moi. J’avais finalement réussi à récupérer cette jeune musulmane qui nous avait si bien secondés en Afghanistan lors de mon “épreuve de passage”, quelques années auparavant.

Elle était à la fois fière de son passeport européen et de sa Foi. Elle tentait de me convaincre, à l’occasion du larron, des valeurs du multiculuralisme et de la modernité de l’Islam.

Cette discrète collaboratrice faisait un effort d’élégance mais sans jamais dévoiler trop de sa chair. Je la taquinais sur un prochain mariage. Son mari serait “forcément” musulman, la laisserait-il encore voyager en nos mâles compagnies?

-          Et pourquoi n’épouserais-je pas un chrétien…par exemple?

-          Je croyais que c’était interdit aux musulmanes?

-          Vous êtes bien chrétien et divorcé!

-          Vos chaussures sont….magnifiques, la cheville…

 

Il s’agissait d’un “suivi”, notre mission: évaluer les résultats d’un projet déjà ancien. Mon sous-ministre était en vacances…j’allais travailler sans filet. Un établissement psychiâtrique pilote! L’arrivée de notre professeur coïncidait  avec l’ouverture d’un important congrès médical (toujours la neurologie), le professeur y retrouverait quelques anciens collègues de notables facultés). Une exposition-satellite d’équipements médicaux etait aussi prévue au programme.   

Le tout s’achèverait à l’Opéra de V…., repas…

 

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Comme d’habitude ma secrétaire et moi, nous nous partageâmes les tâches… au désespoir de l’Attaché qui n’avait prévu qu’un seul véhicule.

-          Pas de problème. Chaperonnez Mademoiselle Zuleman, je me charge de l’exposition.

 

Ma proposition l’étonna mais il en fut secrètement ravi.

-          Ah! Monsieur Dubach

-          Etienne…

-          Etienne…vous êtes catholique? Marié?

Non,  encore trop jeune selon lui, d’abord deux ou trois postes à l’étranger, après on verrait, un retour sur la capitale, au Ministère, il ne savait pas. Ici, on l’avait bombardé Deuxième Attaché, question de réciprocité…en diplomatie le grade est à la carte!

 

La salle des congrès datait de l’ère soviétique. Il en fit le tour avec une hôtesse-interprète. Sa carte de visite avait produit un certain effet: “Ministère de la Santé, Conseiller spécial auprès du Ministre….”

.........

Ah ! Zut...un problème technique, alors la suite en février... Désolé. 

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