Lundi lessive
L.T.
Lundi.
Avec le temps je corrige moins Dulcinée. D'abord c'est fatiguant pour elle. Parfois quand même je me dis qu'un mot est joli et qu'il vaut la peine (la peine est une souffrance, qui suit une sentence) qu'elle en découvre les organes génitaux (c.à d. la racine, l'origine).
Ahuri ! "Origine incertaine, peut-être germanique → voir hair en anglais, Haar en allemand. Ou même arabe de "haïr" étonner, troubler, hébéter.".
Ébahir ! C'lui-là je le connais depuis 2007 quand je rédigeais le Glossaire de mon "Momoh....". C'est "bailler" ou "bayer".
De temps en temps je poursuis ma recherche sur une traduction en anglais, une belle langue. Et pour "ébahir" on me donne (entre autres): "flabbergast"... qui me plait bien.
" Origin uncertain. Hotten says it is from Old English; Whitney and Smith suggests flabby or flap (strike) + gast (astonish); The Imperial Dictionary connects it with flabber (related to flap, to strike) + the root of aghast, and notes that flabagast may have been the root (to strike aghast);first documented as slang in 1772; Cassell gives it as dialectal from Suffolk, from flap or flabby + aghast, possibly related to Scottish flabrigast (to boast) or flabrigastit (worn out with exertion); Smith relates it to flab (to quake) or flap (to make a flap over something) + Middle English agasten (to terrify), and relates it to aghast, ghastly and ghost."
"1225-75; Middle English agast frightened, past participle of agasten, equivalent to a- a-3+ gasten, Old English gǣstan to frighten, earlier *gāstjan < Germanic causative *gaistjan; see ghost".
It turns up first in print in 1772, in an article on new words in the Annual Register. The writer couples two fashionable terms: “Now we are flabbergasted and bored from morning to night”. (Bored — being wearied by something tedious — had appeared only a few years earlier.) Presumably some unsung genius had put together flabber and aghast to make one word.
The source of the first part is obscure. It might be linked to flabby, suggesting that somebody is so astonished that they shake like a jelly. It can’t be connected with flapper, in the sense of a person who fusses or panics, as some have suggested, as that sense only emerged at the end of the nineteenth century. But flabbergasted could have been an existing dialect word, as one early nineteenth-century writer claimed to have found it in Suffolk dialect and another — in the form flabrigast — in Perthshire. Further than this, nobody can go with any certainty.
On est bien d'accord ça ne mène nulle part. Mais non, on découvre Mr.Whitney Smith, Mr Cassell et l'"Imperial Dictionary (1"n",don). J'ai donc poursuivis "my quest" pour faire connaissance de ces messieurs.
Et main'nant, franchement, pardon, chuis mon con qu'vous !
Dans 10 jours je devrai présenter notre Daciounette au Service des automobiles. Aussi, ch'matin ai-je été consulter son "docteur" qui consulte au village. L'atelier se situe au rez de sa maison, chemin du Clos d'Illens. C'est un brave homme, juste un peu plus jeune que moi qui se désespère de l'emprise des nouvelles technologies sur les nouvelles voitures. Il gère pourtant son affaire avec un ordinateur, une imprimante et sort toutes les cinq minutes son téléphone portable de sa blouse de travail.
Ce mécanicien à l'ancienne adore papoter:
- Y'a eu un tremblement de terre en Valais.
- Deux réponds-je sarcastiquement (un vrai tremblement de terre à Martigny et le renvoi par le Peuple d'un "ministre" issu de la Vilaine droite).
On rit...
C'est toujours délicat ce genre d'humour parce qu'on ne sait pas sur quel rivage politique se trouve votre interlocuteur.
La Daciounette aura juste besoin de deux ou trois réglages, me rassure-t-il.
Rendez-vous est pris. D'ici là j'aurai encore le temps de la lustrer pour qu'elle fasse bonne impression le jour de l'examen.
Il y a-t-il un lien entre tout ça ?
En 1965, notre "pro'principal", un religieux aussi brave que le mécano de Daciounette, demanda à ses élèves de rédiger plusieurs "exposés" et de les présenter devant la classe. Je me souviens de trois discours:
- Pascal, un charlatan.
- Oratio pro magistris.
- L'antibiotisme.
Oublions le premier, nous finissions de digérer les Pensées de Pascal, un trimestre affreux, je me défoulais méchamment.
Le deuxième, ah ! C'était un discours supposé, celui d'un élève devant ses camarades au premier jour de la rentrée scolaire. Un texte court, appris par cœur et rendu de vive voix... en marchant dans les allées, entre les bancs. J'accusais nos maîtres de jalousie, de nous forcer à abandonner notre adolescence pour entrer dans le monde du sérieux, de ne pas éveiller nos personnalités et nos différences.
Le troisième ? Mon testament. J'insultais mes pairs, méprisais leur unique ambition: "faire leur matu" (passer leur bac). Ils gâchaient leurs années en n'apprenant que ce qui leur serait utile pour cet examen (qui ouvre la porte des universités quand même). J'annonçais mon prochain départ à travers le monde... à la recherche du "ventre des mots". Avoir faim pour parler de la faim, manquer de tout pour connaître la peur, avoir froid pour savoir ce que "froid" veut vraiment dire,...
Quel plaisir d'observer leurs faces ahuries, parfois moqueuses.
Depuis trois jours je m'interroge: "Ai-je manqué d'ambition ?".
Un de mes amis me fatigue. Il a l'habitude de commencer ses phrases par "je t'explique".
Apprendre, corriger des certitudes, écouter, reconnaître des erreurs, je veux bien. Il m'est facile de penser que ce gentil garçon, bien moins vieux que moi, peine à reconnaître ses faiblesses, parfois ses fautes, ses mauvais jugements. Ça m'est facile tant je connais le chemin qu'il a suivi durant sa jeunesse. Il est de ceux qui considèrent important d'arriver ou d'être arrivé quelque part et si possible d'avoir réussi.
Ne nous trompons pas: la réussite se définit bien, précisément. On pourrait même dire que la réussite c'est être arrivé quelque part sans qu'on s'y arrête pour toujours. Sinon n'est-on pas un "parvenu"?
Je ne saurais pas résumer ce qu'est une réussite sociale.
Quelques ingrédients:
- une sécurité matérielle (ou financière), pour le moins une stabilité.
- l'achèvement de projets (projections de nos rêves, espoirs) personnels que cela soit dans un domaine professionnel, sentimental (affectif), intellectuel (artistique),...
Parfois ce peut être des projets en réalisation, pas forcément achevés.
Si la réussite se reconnaît, qu'en est-il de la non-réussite ?
Depuis quelques années un de mes amis me fatigue. Il a l'habitude de commencer ses phrases par "je t'explique".
Apprendre, corriger des certitudes, écouter, reconnaître des erreurs, je veux bien. Il m'est facile de penser que ce gentil garçon, bien moins vieux que moi, peine à reconnaître ses faiblesses, parfois ses fautes, ses mauvais jugements. Ça m'est facile tant je connais le chemin qu'il a suivi durant sa jeunesse. Il est de ceux qui considèrent important d'arriver ou d'être arrivé quelque part et si possible d'avoir réussi.
Ne nous trompons pas: la réussite se définit bien, précisément. On pourrait même dire que la réussite c'est être arrivé quelque part sans qu'on s'y arrête pour toujours. Sinon n'est-on pas un "parvenu"?
Je ne saurais pas résumer ce qu'est une réussite sociale.
Quelques ingrédients:
- une sécurité matérielle (ou financière), pour le moins une stabilité.
- l'achèvement de projets (projections de nos rêves, espoirs) personnels que cela soit dans un domaine professionnel, sentimental (affectif), intellectuel (artistique),...
Parfois ce peut être des projets en réalisation, pas forcément achevés.
Si la réussite se reconnaît, qu'en est-il de la non-réussite ?