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Au gré de la plume
18 février 2017

Samedi, Treyvaux - 3

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Avertissement à tout nouveau visiteur: ce blogue est une chronique difficile à comprendre sans remonter quelques pages. Chacun est libre d'en transmettre l'adresse à qui bon lui semble.  

Il m'arrive de piquer des images sur Google mais comme ils piquent les miennes sans me demander on est quitte. 

Si cette chronique a commencé en 2004 (chez un aubergiste du Québec) seules les années 2013.14.15.16.17 sont encore accessibles. 

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L.T.

P.S.: 12h45, vendredi

Dulcinée est de retour. Après le repas elle s'en ira voir son petit-fils.
Moa, moa ? Lecture. Lecture et réflexion. Hasard et coïncidence je reçois plusieurs messages d'Europe et d'ailleurs. Si j'oublie (?) souvent d'ouvrir ma page Facebook ("créée" par Dulcinée), j'essaie d'être plus attentif à mon courrier "normal".
.......
Un bilan de ce séjour hanoien ?
Nous prenons l'avion mardi 21 en fin d'après-midi et nous devrions arriver à Treyvaux le lendemain midi. Les bagages ne seront pas trop lourds. La bouteille de whisky japonais est bien emballée. Par principe (?) je ne ramène aucun objet de valeur sentimentale considérant que notre maison doit continuer à vivre avec ses talismans.
Ai-je oublié le choc des premiers jours, le deuxième étage (ça me fait penser à la bataille de Dien Bien Phu quand les soldats français abandonnaient des positions... "Eliane 1", "Dominique", "Huguette", "Eliane 2, 3, 4") ?
Nous tiendrons le premier étage et le rez !
Dormir, manger, se laver,... tout fonctionne. Je n'ai pas fait tourner les climatiseurs parce que si un ne fonctionnait pas à quoi servirait de le réparer puisque nous partons. La fuite d'eau est colmatée (tiens faudra que je cherche l'origine de ce mot *).
..........
En ce qui concerne le "gamin", sa mère a fait "son possible", la situation n'est pas mauvaise, loin d'être "perdue". Au fils de prendre les "choses en mains" (il me semble, parfois que Dulcinée se résout à lâcher prise, ces extrémités.... que sont les mains de son gamin. Mais si par malheur j'en ajoute dans ce sens... gare à moi, son petit reste son petit !).
Ce qui précède comprend aussi bien les aspects professionnels, et donc lucratifs, que la vie sentimentale de ce jeune homme.
Signalons qu'après rappelsss j'ai reçu les quelques documents me permettant de "boucler" le dossier suisse de cette Berezina financière. Leur lecture me laisse entendre (les ayant lus à voix haute) que Dulcinée s'est trouvée bien plus d'une fois "entre deux", ne me révélant pas la complète étendue du naufrage - par crainte de me voir m'agacer - choisissant ou imaginant des solutions propres à sauver son "Moise" pour de bon. Une mère est une mère, une épouse ensuite... bien que pour être mère elle ait du passer derrière un paravent sous les fourches caudines * * de son compagnon.
- En somme elle t'a souvent raconté des bobards ?
- Elle confesse à Bouddha tout puissant.... ce qu'elle a fait ou omis de dire qu'elle avait fait... un peu dans le genre quoi. Mais tu connais ma théorie sur le pardon, enfin celle de mon Kratochwill dans "Trieste", seul le Ciel pardonne, nous ne pouvons qu'aimer avec tendresse.
- Donc tu ne pardonnes jamais ?
- Jamais, mais j'oublie (en espérant que les autres fassent pareil en ce qui me concerne).
........
Ce soir nous mangeons à la maison, demain midi idem. Samedi soir nous sommes invités chez la nouvelle donzelle du garnement. Dimanche: lunch chez une amie qui habite de l'autre côté du Fleuve Rouge, en soirée ce sont les Soviets qui nous régalent en ville.
Lundi midi au bureau des amies, le soir chez nous.
Mardi à la maison.
Dulcinée a calculé sa viande, ses légumes, moa, moa... mes bières, mon tabac et mon vin.
..........
Le gros morceau est un minuscule paquet: le petit-fils. Rien est perdu. La maman se fera une raison, son "ex" nique son ex-copine" et ils logent pas loin. Grand-mère s'inquiétera encore souvent, longtemps, n'est-ce pas dans son "humaine nature"?
.........
Reviendrai-je à Hanoi, à Buoi mon village ? Je n'y tiens pas. Cristal clear ! À l'évidence ma présence discrète à ses cotés a eu deux effets importants:
- Dulcinée s'est sentie "épaulée" lors de nos sorties, rencontres, repas,...
- Elle ne rentrait pas en soirée dans une maison vide pour y dévorer tristement un bol de riz.
À cela j'ajoute un troisième effet: lors de ces deux précédents voyages (septembre-octobre et une quinzaine début décembre) Dulcinée montrait à ses proches un visage décomposé, on la voyait vaincue, lessivée dit-on parfois. Il y deux jours une de ses fidèles me confiait:"Nous la retrouvons comme nous l'aimons, si tu l'avais vue en décembre !".
Je ne tire aucune gloire, juste à moi un bout de la couverture car en acceptant, de mauvais cœur, de la suivre je savais le bien que cela lui ferait.
Et finalement nous avons accompli ce que nous devions pour le Têt.
.......
Du village je ne retiens que le salut (supposé) amical des gens. Rien d'autre. Plus rien d'autre.
Hanoi, désolé RAS, circulez... le touriste ou le nostalgique trouvera son compte en se perdant dans les "Trente-six rues", bravo s'il pointe son nez au début de la rue Hoang Hoa Tham un dimanche matin en se dépêchant pour ne pas manquer la sortie de la messe devant la cathédrale Saint-Joseph.
La "Société vietnamienne" ? Allez et p'is c'est tout:"Si c'était pour en arriver là !".
La province ?
......
J'ai lu énormément avec passion, pas un moment d'ennui ou peut-être parfois lors d'une insomnie.

Redécouvrir la richesse gastronomique du pays, quel plaisir, oublions cette chiasse. Comme me le répète souvent Juju: "Et ?".

Tant pis: ma Chère Juju me manque, je la revois partout dans la maison (même au deuxième abandonné), sur la terrasse encombrée de plantes desséchées.
Elle dort à mes pieds. Et surtout elle me parle (depuis Treyvaux via Viber), elle se moque de moi, elle me secoue, elle me défend quand Mamcook "m'agresse", la grondeuse vous le confirmera. N'hésitez pas à vérifier ce que je raconte, Dulcinée n'a pas honte de mes élucubrations (enfin celles-ci uniquement), elle est entrée dans notre jardin plein de moineaux. Quand Juju parle par ma bouche avec sa voix coquine, Dulcinée me regarde et pense:"C'est pas possible, c'est pas lui qui invente, c'est bien elle".

* Colmater: (1820) Dénominal de colmate, « terre servant à combler », issu de l’italien colmata (« comblée ») de colmare (« combler »). Wikipedia
Étymol. et Hist. 1820 (Lasteyrie, Collect. des machines, éd. de 1823, 1, 86 ds Quem., s.v. colmate). Dér. de colmate, dés. -er. Colmate (dep. 1820, Id., ibid.) est empr. à l'ital. colmata, terme d'agric. attesté dep. xve-xvies. (L. de Vinci ds Batt.), part. passé substantivé de colmare « combler », dér. de colmo, du lat. culmen « sommet ».CNRTL

* * Fourches caudines ! La bataille des Fourches Caudines (Furculae Caudinae en latin) est une bataille qui oppose en 321 av. J.-C. les Romains aux Samnites au cours de la deuxième guerre samnite. Les Samnites de Caius Pontius, par leurs positions stratégiques, encerclent et capturent une armée romaine entière de 40 000 hommes dirigée par leurs deux consuls.

Cette bataille et surtout la défaite romaine qui s'ensuivit est à l'origine de l'expression « passer sous les fourches caudines », l'usage hésitant sur la majuscule à « fourches », employée dans la langue française, qui signifie, par extension, que l'on doit subir une épreuve difficile et humiliante. Wikipedia
Et ces "Samnites" qui sont-ce ?

"En principe", "normalement", la publication continuera ces prochains jours sans trop savoir comment je m'y prendrai, surtout mardi et mercredi.
Continuerai-je une fois rendu à Treyvaux
 ?

17h30, vendredi, maison.
L'apéro ! Une tranche de salami (il en restera jusqu'à mardi), quelques copeaux de fromage (gruyère) et une bière (achetée ce matin au petit supermarché de la rue Hoang Hoa Tham). Mamcook a bien géré nos réserves (importées de Suisse).
Salami, fromage... Voilà qui prouve que je n'ai jamais été un authentique expatrié. En plus de trente ans de vie à l'étranger pourquoi n'ai-je pas été capable d'oublier le fromage (gruyère), le salami, la saucisse à rôtir, les rœstis, le vin,.. ? Dans le passé j'ai abordé si souvent ce sujet que je n'y reviendrai pas.

Le plus étrange c'est qu'en Suisse, chère patrie, mon "intégration" (drôle de mot ou plutôt drôle de famille: intègre, intégrisme, intégralement, désintégrer ...) n'est pas plus grande. Certes, allant au pain (avec un crochet par l'église) chacune chacun me rend très courtoisement mon salut, parfois j'échange quelques propos avec un autre vieux ou une bigote (on a repéré mes crochets "par l'église"). Et les promenades en forêts avec une chienne ! Et je vais à la messe un dimanche sur deux, à la Coop du village deux fois par semaine (pour le pain bis, CHF 1,15 la livre ou mon litre de vin, CHF 1,95), et chez Landi (supermarché orienté vers une clientèle paysanne, pour faire simple) où j'achète mon papier de verre (CHF 0,90 la feuille), des visses au détail (prix variable selon la grandeur), parfois un paquet de tabac (St-Louis). P'is chuis à nouveau inscrit au Parti socialiste suisse, je vais chez Pro Senectute pour qu'on m'aide à remplir ma déclaration d'impôt, p'is la déchèterie, parfois au théâtre du village (on a eu Bernard Pivot, c'est pas banal). Ah, p'is y'a Marianne la patronne de l'auberge qui me fait la bise chaque fois que je la croise, y'a sa saucisse à rôtir (la saucisse est succulente, les rœstis pas à la hauteur), y'a encore la fonderie où je m'arrête de temps en temps (le jeudi quand "ils" coulent le métal brûlant dans les moules ensablés, ding dong, les dames de l'administration communale qui me reçoivent toujours avec un aimable mais curieux sourire en coin, Monsieur B......., le fonctionnaire de la poste avec lequel on cause de son fils qu'est artiste, homo et tatoueur ("tatouage unique garanti"), j'en oublie pleins. Pourtant ?
- Et ?
- Pourtant, non, mea culpa.
- Maxima ?
- Non. Bien évidemment je ne parle pas ici de ma famille, des proches et lointains amis, je parle du village, de la Suisse.
- Tu lis le journal, tu commentes les votations, tu t'énerves,... Alors ?
- Alors ? J'aime l'Afrique !
- Kessel ?
- Tu connais Kessel, Juju ? Moi je vais relire Cendrars un de ces quatre matins.
- Cendrars n'a pas été en Afrique ?
- Non mais il parle quelquefois comme un apatride.
- Je croyais qu'il avait perdu un bras en se battant pour la France en 1915 ?
- Il se battait pour des idées, pas pour la France. La France n'a ni pétrole et plus d'idées.
 

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Blaise Cendrars: "Comme beaucoup d'artistes et d'écrivains à cette époque, il se passionne pour l'Afrique et compile dans son Anthologie nègre (1921) des contes de tradition orale, qu'il est le premier à considérer comme de la littérature".
" La Création du monde est un ballet de danse classique chorégraphié par Jean Börlin sur une partition de Darius Milhaud, op. 81a, un livret de Blaise Cendrars et des décors de Fernand Léger, pour les Ballets suédois. La création eut lieu au Théâtre des Champs-Élysées à Paris le 25 octobre 1923
". Wikipedia.

Voilà un moment que Dulcinée est rentrée, ressortie au marché, rentrée, elle prépare le souper en même temps qu'elle surfe sur la Toile.
(Tout soudain je repense à cette affaire d'histoire du Royaume-Uni que je connais si mal. En même temps je lis "Persuasion" de Jane Austen.
- Quel charabia...Mon Pauv'e Papy... on te suit plus.
- O impatiente Juju ! Un truc me turlupine: les rôles d'Horatio Nelson, "l'aîné", marin, amiral intrépide et Wellington (Arthur Wellesley, Duc de). D'abord bien les situer dans le temps (période Révolution française jusqu'à la chute de l'Empereur Napoléon et les traités qui suivirent). Ensuite cadrer l'un et l'autre en re-visitant leur carrière. Deux stratèges, un téméraire, Nelson, et un politicien-guerrier et conservateur. On est dans les temps de Jane Austen et même des Sœurs Brontë, surtout Wellington. Fermons la parenthèse.
" In September 1805, Major-General Wellesley was newly returned from his campaigns in India and was not yet particularly well-known to the public. He reported to the office of the Secretary for War to request a new assignment. In the waiting room he met Vice-Admiral Horatio Nelson, already a legendary figure after his victories at the Nile and Copenhagen, who was briefly in England after months chasing the French Toulon fleet to the West Indies and back. Some 30 years later, Wellington recalled a conversation that Nelson began with him which Wellesley found "almost all on his side in a style so vain and silly as to surprise and almost disgust me". Nelson left the room to inquire who the young general was and, on his return, switched to a very different tone, discussing the war, the state of the colonies, and the geopolitical situation as between equals.On this second discussion, Wellington recalled, "I don't know that I ever had a conversation that interested me more". This was the only time that the two men met; Nelson was killed at his great victory at Trafalgar just seven weeks later..)
- Done ! Finis ta bière...

20h00. Faim ! Je me demande ce que Dulcinée mijote en cuisine. Pâtisserie pour demain soir (nous sommes invités par la donzelle du "gamin" en son appartement, Park Hill, à côté de Times City, c'est tout dire !) ?
Mamcook, rappel, dispose ici d'une seule plaque (électrique), d'un four (tout aussi électrique) et du cuiseur de riz, appareil aux autres possibilités des plus surprenantes: on peut y cuire des spaghettis, son pain, des gâteaux, un rôti, des légumes, chauffer l'eau de son thé, réchauffer une soupe ou une sauce,... un après l'autre, dọn, et en lavant bien le conteneur.
- Élémentaire. Finis ta bière, mon Dadounet.
 

21h15, cuisine. J'ai fini la vaisselle. Échec total, Dulcinée se désespère en contemplant ses tartelettes et cakes.

07h30, samedi matin, maison.
Voilà, la table du petit déjeuner est mise (dressée *), Dulcinée achevé ses ablutions, je balaie devant notre porte * *. Ma première pipe, mon thé de camomille.
Bonjour Samedi !

* Dresser: de "directus", droit.
dress (v.)
early 14c., "make straight; direct, guide, control, prepare for cooking," from Old French dresser, drecier "raise (oneself), address, prepare, lift, raise, hoist, set up, arrange, set (a table), serve (food), straighten, put right, direct," from Vulgar Latin *directiare "make straight," from Latin directus "direct, straight" (see direct (v.)).

Sense of "decorate, adorn" is late 14c., as is that of "put on clothing." Original sense survives in military meaning "align columns of troops." Dress up "attire elaborately" is from 1670s; to dress (someone) down (1769) is ironical. Related: Dressed; dressing. Dressing down "wearing clothes less formal than expected" is from 1960.
dress (n.)
c. 1600, originally any clothing, especially that appropriate to rank or to some ceremony; sense of "woman's garment" is first recorded 1630s, with overtones of "made not merely to clothe but to adorn." Dress rehearsal first recorded 1828.

* * Balayer devant sa porte: en remontant loin on trouverait dans les archives du Parti un décret engageant chaque famille à balayer devant sa porte le samedi matin. Ici à Buoi on le fait encore, pas partout. En Afrique au bon temps de la révolution burkinabée le Capitaine Guide Sankara s'inspira du modèle vietnamien.

10h30, maison.
Dulcinée s'active depuis notre réveil. Invités ce soir il est impensable que nous ne portions pas un plat, ou deux.
Moa, moa... un brin de nettoyage, pas trop, illusion optique.
À Treyvaux Dulcinée se charge du ménage, donc du nettoyage, de l'apparence de notre logement. Hélas, je l'avais déjà écrit, elle refuse de porter ses lunettes en permanence il y a donc des coins à poussière qu'elle ne verra jamais.

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