L'apprentissage de nos mémoires

 

09h30.

 

08h15.

 

08h00.

 

07h45.

 

07h30.

L.T.

P.S.1.:L'apprentissage de nos mémoires. J'avais à peine vingt ans quand un spécialiste en neuroradiologie m'apprit que nous possédions au moins 26 mémoires. Si ce médecin fut une sorte de génie dans son domaine, un génie qui aimait être admiré, il fut aussi un odieux personnage. Et malheureusement je fus quelquefois le complice de ses crimes, vols, assassinats, tortures. (Notons qu'il était d'origine fribourgeoise et radin comme pas un). On pensera que j'exagère, b'en non... hélas. Il est l'un des deux dont je me suis promis d'aller pisser sur leur tombe et tant pis si c'est une urne.

L'apprentissage de nos mémoires ? 1) Apprendre ce qu'elles sont, comment elles grandissent (ou pas), vieillissent. 2) Apprendre à leur botter le cul. 

Profitant de mes insomnies je cherchais trois tableaux dans une ou deux de mes mémoires: La Mort du Téméraire à Nancy (Delacroix), Napoléon franchissant les Alpes (David), l'exécution de Maximilien (Manet). Les deux premières sont des " commandes". 

Faut-il se souvenir de cette ultime bataille du Téméraire (qui ne s'appela jamais "Téméraire" de son vivant), de la Campagne d'Italie (achevant à son passage l'indépendance de Venise), du machiavélique Napoléon III (le Suisse!) qui envoya son cousin crever au Mexique,... 

Faut-il s'en souvenir en "historien" soucieux des chronologies, des causes et des conséquences de ces événements ou en amateur, c.à d. en imaginant (les toiles nous y aideraient) les aspects émotionnels de ces faits réels ? Dans ce dernier cas nous voilà encore "obligés" d'en savoir un peu plus sur ces trois peintres, sur leur interprétation (ici, la plus curieuse serait celle de l'exécution de Maximilien empereur du Mexique puisqu'elle n'est pas une commande). 

Ces trois toiles (en fait les peintres en produisirent plus que ces trois-là) sont mensongères. Celle de Delacroix (Le Téméraire) est peut-être la moins viciée. "Bonaparte franchissant les Alpes" c'est "digne" des posters cocos. Plus "polémique" l'exécution de Maximilien. 

Incapable de me rendormir je poursuivais en zig-zag mon incohérente réflexion: pourquoi fait-on des photos ? Un mot s'impose: Capture ! Terme technique et artistique.  

 

Une représentation anachronique et romanisée (si j'ose).

- Ce qu'on photographie: la nature, sa faune, sa flore, l'insolite de la vie, le folklorique, les monuments du passé, la famille, les rencontres du hasards,...

- Ce qu'on fait de tout ça ! On le "développe", le corrige, le tire sur papier, l'engrange dans des albums (dont ceux de mariage), sur disques, dans des mémoires "dures",... 

- Et puis après ? On regarde et on partage. 

 

Selon les toiles (au moins cinq) on trouve une référence à Hannibal ou à Charlemagne.

Jusque-là ça va, on est d'accord. Mais pourquoi "capturer" ? Je ne crois pas que la première intention soit le partage, enfin... à part les "selfies" ou autres clichés spontanés. 

Il y aurait donc quelque chose de plus mystérieux dans ce besoin de capturer. On fait un voyage, on participe à une rencontre familiale, normal qu'on souhaite en ramener un souvenir. Or qui dit souvenir dit mémoire, l'une de ces 26. Certes on pourra, comme dans un "mass stockage", réduire une même photo dans différents dossiers, donc dans plus d'une mémoire. Nous voilà comme les écureuils qui cachent leurs noisettes pour l'hiver... un peu partout. Bien sûrement il y a des  gens qui participent à des expositions comme Affût - approche animalière (Photos mammifères ... - Canalblog ou qui mûrissent un ouvrage (Blog de la vie courante en Chine, Pékin et environs - Canalblog). 

Parallèle ? Est-ce pareil quand on écrit des histoires ?  

 

Le peloton a été rhabillé en soldat français par le peintre.

Curieux le soldat derrière, non ? 

 

Une photo de l'exécution.

Conclusion intérimaire: ces questions ne valent pas la peine d'être posées sur une table de nuit, je suis d'accord. Ah! L'insomnie. 

P.S.2.: Gros orage cette nuit avec des éclairs effrayants. Dulcinée se faisait du souci pour les vaches. Les vaches ont-elles peur du tonnerre ? Elle dit que les paysans sont cruels. Je lui ai répondu que ça on le savait. 

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